Un événement pour informer et soutenir. Le lundi 19 mai, le CHU de Toulouse organise une journée dédiée à la sensibilisation aux maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), en particulier la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique (RCH). L’objectif de l’initiative est de faire connaître ces pathologies invalidantes, améliorer leur compréhension et offrir un moment d’échange avec professionnels de santé et associations de patients.
Venez nombreux pour vous informer, poser vos questions, et découvrir les actions menées pour mieux vivre avec les MICI », invite le CHU de Toulouse.
Des stands thématiques permettront de découvrir la prise en charge pluridisciplinaire, mêlant traitements, recherche, soutien psychologique, diététique ou encore sophrologie.
Maladie de Crohn : une inflammation systémique complexe
La maladie de Crohn, qui touche près de 150.000 Français, est une affection inflammatoire chronique du tube digestif. Contrairement à la RCH, l’inflammation peut apparaître de manière discontinue, affectant simultanément ou successivement plusieurs segments, « de la bouche à l’anus ». Le plus souvent, elle cible « la partie terminale de l’intestin grêle […] le côlon ou les deux », précise l’Assurance maladie.
Le système digestif. © Ameli
Outre les symptômes digestifs (diarrhées, douleurs abdominales, amaigrissement), la maladie peut entraîner des manifestations extra-digestives, telles qu’arthrites, aphtes, psoriasis, érythème noueux ou encore uvéite. Ces complications montrent à quel point la maladie dépasse le seul cadre intestinal.
La cause principale ? Une dérégulation du système immunitaire intestinal, qui déclenche une inflammation chronique destructive. Cette réaction anormale serait liée à une combinaison de prédispositions génétiques, d’altérations du microbiote intestinal et de facteurs environnementaux.
Des facteurs multiples entre génétique, microbiote et environnement
Au fil des années, la recherche a pu identifier de nombreux gènes de prédisposition, dont NOD2/CARD15, associé à une multiplication par 40 du risque de développer la maladie en présence d’autres facteurs déclenchants. Toutefois, « leur impact sur la survenue d’une MICI, dont la maladie de Crohn, est modéré », précise l’Assurance maladie. L’environnement semble également jouer un rôle majeur, comme en témoigne la progression rapide de la maladie dans les pays en cours d’industrialisation.
Parmi les facteurs étudiés : les régimes alimentaires riches en graisses et en sucres, pauvres en fibres, les épisodes infectieux, l’usage répété d’antibiotiques dans l’enfance ou encore le manque d’exposition aux microbes. Cette dysbiose (déséquilibre du microbiote) « pourrait favoriser l’initiation, le maintien ou la sévérité de l’inflammation ».
Le tabac reste le principal facteur de risque connu. Il « augmente le risque et la sévérité des poussées et complique la prise en charge thérapeutique », constituant un enjeu de taille dans la prévention de la maladie.
La rectocolite hémorragique : une inflammation continue du côlon
Souvent moins connue que la maladie de Crohn, la rectocolite hémorragique (RCH) est pourtant tout aussi invalidante. Elle se manifeste par des rectorragies, des douleurs abdominales, des épreintes et des diarrhées sanglantes. L’atteinte est continue, commençant dans le rectum et pouvant s’étendre sans interruption dans le côlon.
Comme la maladie de Crohn, la RCH évolue par poussées, avec des phases de rémission.
Certaines personnes n’ont pas de rechutes pendant de nombreuses années. D’autres ont des poussées peu fréquentes », indique l’Assurance maladie.
Mais les formes sévères peuvent altérer profondément la vie quotidienne.
Prévenir les complications : un suivi rigoureux et individualisé
La rectocolite hémorragique n’est pas sans risques. Outre les poussées sévères qui peuvent nécessiter une hospitalisation d’urgence, la maladie peut entraîner à long terme une augmentation du risque de cancer colorectal.
Ce risque augmente surtout en cas de lésions inflammatoires intestinales étendues et persistantes sur une longue durée », souligne le site Ameli.
L’accompagnement est ainsi global et mobilise gastroentérologue, diététicien, psychologue, assistant social, ophtalmologue, rhumatologue, etc.
Vivre avec une MICI : entre espoir, résilience et innovation
Les MICI, bien que chroniques, ne condamnent pas à une vie marginalisée. Grâce aux avancées médicales et à un accompagnement personnalisé, de nombreux patients parviennent désormais à mener une vie proche de la normale. Dans ce contexte, l’éducation thérapeutique et la sensibilisation se présentent comme des outils efficaces pour renforcer l’autonomie des malades.
Les efforts de recherche se poursuivent actuellement pour mieux comprendre les mécanismes de la maladie, prédire les poussées et développer des traitements plus ciblés. Alors qu’aucun traitement curatif définitif n’existe à ce jour, les biothérapies et les essais cliniques ouvrent de nouvelles perspectives. Le CHU de Toulouse participe d’ailleurs activement à cette dynamique, en lien avec les associations de patients, telles qu’AFA Crohn RCH France.
>> Infos pratiques :
La journée de sensibilisation aura lieu le lundi 19 mai, de 10 heures à 15h30, à l’Hôpital Rangueil.
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