Une nomination stratégique au sommet du spatial français. C’est un nouveau chapitre qui s’ouvre pour le CNES, fleuron de la recherche et de l’innovation spatiale française. Le Conseil des ministres du 23 mai a désigné François Jacq comme Président Directeur Général du Centre National d’Études Spatiales, basé à Toulouse. Ce dernier succède à Lionel Suchet, ancien directeur par intérim depuis le départ du gouvernement de Philippe Baptiste en décembre 2024. Cette nomination vient consacrer un parcours professionnel remarquable, guidé par la rigueur scientifique, la gestion stratégique et l’engagement public.
Un ingénieur au parcours institutionnel dense
Formé à l’École Polytechnique, François Jacq est également ingénieur général des mines et docteur de Mines-ParisTech. Il dispose d’une solide expérience dans la haute administration français et à la tête de structures majeures dans les domaines de la recherche, de l’énergie et de l’environnement.
François Jacq a occupé diverses fonctions au sein de l’administration française et à la tête d’organismes de recherche et de technologie », souligne le CNES dans son communiqué.
Ces responsabilités l’ont alors conduit à jouer un rôle important dans la politique énergétique, notamment comme directeur de la demande et des marchés énergétiques au sein du ministère chargé de l’énergie dès 2005, mais également comme conseiller auprès de François Fillon, alors Premier ministre.
Une expertise confirmée dans les grands organismes scientifiques
Loin de se limiter à l’administration, François Jacq a dirigé plusieurs institutions scientifiques de premier plan. Il fut ainsi directeur général de l’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs (ANDRA) entre 2000 et 2005, une période charnière pour la politique français en matière de gestion des matières nucléaires.
Il a ensuite occupé la fonction de Président Directeur Général de Météo-France entre 2009 et 2013. Dans la foulée, il a pris la tête de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) de 2013 et 2018.
Un acteur reconnu de la coopération européenne
À ces fonctions nationales s’ajoute une reconnaissance européenne. François Jacq a été président du conseil du Centre européen de prévisions météorologiques (ECMWF), l’un des centres d’excellence du continent en matière de climat et d’atmosphère. Plus récemment, il présidait l’Association européenne des organismes de recherche et de technologie (EARTO), qui regroupe des institutions de pointe an matière de R&D.
Jusqu’à sa nomination à la tête du CNES, François Jacq était administrateur général du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), un poste stratégique qu’il occupait depuis 2018.
Un profil à la hauteur des ambitions spatiales françaises
Par son parcours d’une rare continuité, à la croisée des sciences, de la technologie et de l’administration, François Jacq présente un profil stratégique à même d’affronter les défis du secteur spatial. Sa nomination à la tête du CNES traduit une volonté claire de hisser l’agence au premier plan des grands projets spatiaux internationaux, dans un contexte de compétition mondiale toujours plus intense.
Selon cette ambition, François Jacq a affirmé son souhait de renforcer la coopération spatiale entre la France, les autres puissances mondiales, et surtout au sein de l’Europe. Lors de son audition parlementaire du 29 avril 2025, il déclarait ainsi :
Il faut qu’on ait une prise de conscience entre tous les pays européens. Il y a une politique spatiale française, mais, si on n’unit pas nos forces, et si on ne met pas beaucoup de moyens au niveau européen, on aura des problèmes. »
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