Un mois fort en émotions. Pour la première fois, la Ville rose a accueilli le Mois des Mémoires avec une programmation riche et diversifiée.
Pendant ce mois de mai, événements commémoratifs, rencontres culturelles et temps festifs ont rythmé Toulouse autour des mémoires de l’esclavage et de ses abolitions, rassemblant ainsi un public nombreux et engagé.
Portée par le réseau AGIR pour la mémoire des résistances, de la traite, de l’esclavage et des abolitions, cette première édition s’est articulée autour d’un thème fort et fédérateur : la Résistance.
Deux événements majeurs ont fait écho : le bicentenaire de la reconnaissance d’Haïti par la France (1825-2025) et l’hommage de 2023 à Toussaint Louverture au Panthéon.
Les mémoires ont le vent en poupe
C’est dans la salle comble du bar DAda qu’a commencé la série de Mémoires, le lundi 5 mai, avec une soirée projection mensuelle organisée par les Vidéophages, qui a rencontré un franc succès.
L’American Cosmograph et la Fondation pour la mémoire de l’esclavage ont proposé, du 6 au 10 mai, un cycle cinématographique programmé par le chercheur Antoine Guégan.
À travers cette programmation audacieuse, le public a pu (re)découvrir des œuvres rares qui, chacune à leur manière, dénoncent l’esclavage tout en résonnant avec des enjeux contemporains.
Que de réussites autour de cette thématique, ce qui s’est confirmé lors du point d’orgue, le samedi 10 mai à Toulouse et à Ramonville-Saint-Agne. Durant cette Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions, toute une programmation a été présentée au public du matin jusqu’au soir.
Organisée par la préfecture, la cérémonie officielle de commémoration a réuni un large public au jardin Compans-Caffarelli à Toulouse.
Aux côtés du maire Jean-Luc Moudenc, de nombreux élus et des représentants d’institutions locales étaient présents, ainsi que des associations engagées sur ces questions de mémoire.
L’intervention de la réalisatrice et actrice haïtienne Darline Gilles, ainsi que les performances artistiques des élèves du collège Toulouse-Lautrec et de plusieurs associations, ont constitué le moment fort de cette matinée.
À travers les rues de Toulouse, une balade mémorielle, Survivan(t)ces, a réuni 50 participants. Au vu du succès de l’événement, le maximum des réservations a été largement dépassé.
D’autres formes d’engagements contre l’esclavage, comme celles des Capitouls opposés à cette pratique, ou encore les cahiers de doléances de la région, ont également témoigné d’une volonté d’éradiquer cette pratique inhumaine.
Le parcours s’est conclu au sein du Conseil départemental, avec une intervention symbolique autour de la Marianne noire dans les salles des Pas Perdus, avec le groupe Mabouya-la.
Une première édition réussie
La première édition du Mois des Mémoires s’est achevée vendredi 16 mai avec une soirée forte en émotions et en réflexions.
Marquée par des échanges riches entre chercheurs, projections et lectures poétiques, près de 50 personnes ont assisté à la rencontre Du marronnage à l’indépendance : Haïti, un combat pour la liberté, à l’Espace Diversité Laïcité. La conseillère municipale, déléguée à la lutte contre les discriminations, Fella Allal, a marqué le début de la soirée par un discours introductif.
La projection du documentaire Haïti, la rançon de l’indépendance et les lectures de l’artiste Rolaphton Mercure ont marqué les esprits, avant un moment convivial et l’inauguration de l’exposition #C’est Notre Histoire.
Avec l’enthousiasme suscité par cette première édition, la prochaine édition du Mois des Mémoires à Toulouse s’annonce encore plus fédératrice et ambitieuse.
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