De la Ville rose aux États-Unis. La communauté mondiale de cancérologie s’est réunie à Chicago, du 30 mai au 4 juin 2025, pour le congrès international de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO). Comme chaque année, les experts du CHU de Toulouse ont pris part à cet évènement, aux côtés des 40.000 oncologues venus des quatre coins du globe. L’objectif de la rencontre : partager les dernières innovations en recherche clinique en cancérologie.
Myélome multiple : éviter la greffe
Parmi les études présentées à l’ASCO, il y a MIDAS, portée par Aurore Perrot, hématologue à l’Oncopole. L’essai clinique explore une nouvelle stratégie de traitement à destination des patients de moins de 66 ans atteints de myélome multiple, un cancer du sang qui affecte certains globules blancs.
« Traditionnellement, ces patients reçoivent une chimiothérapie intensive suivie d’une autogreffe. Mais grâce à des traitements plus efficaces dès le départ, certains pourraient éviter cette étape lourde », explique le CHU. En effet, l’étude MIDAS adapte le traitement selon la réponse du patient après six mois d’immunothérapie ciblée.
Ainsi, les bons répondeurs pourraient ne plus avoir besoin de greffe, tandis que les moins bons répondeurs n’auraient besoin que d’une seule greffe, au lieu de deux. À l’heure actuelle, 791 patients sont déjà inclus dans 70 centres en France et en Belgique, y compris au CHU de Toulouse.
Système immunitaire VS cancer du poumon à petites cellules
De leur côté, le Pr Julien MAZIERES et son équipe participent à l’étude internationale DeLLphi-304, une recherche de phase III dédiée à un nouveau traitement ciblé : le tarlatamab. Celui-ci s’adresse aux patients en rechute de cancer du poumon à petites cellules, un type de cancer très agressif ayant bénéficié de peu de progrès thérapeutiques ces dernières années.
Concrètement, le tarlatamab cible la protéine DLL3, exprimée par les cellules cancéreuses, et stimule le système immunitaire pour les éliminer. Parmi les résultats constatés : moins d’effets secondaires, una amélioration des symptômes respiratoires, et une survie prolongée (plus de 13 mois avec le tarlatamab contre 8.3 mois avec la chimiothérapie).
« À terme, le tarlatamab pourrait s’imposer comme le nouveau standard thérapeutique dans ce contexte. Là encore, le CHU de Toulouse est le premier centre recruteur en France », affirme le centre hospitalier toulousain. Pour rappel, le cancer est la première cause de décès prématuré en France et il est responsable de près de 10 millions de morts par an dans le monde.
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