Un progrès significatif. Depuis le 8 juin dernier, une expérimentation de cinq ans ouvre l’accès direct (sans prescription médicale) aux masseurs-kinésithérapeutes installés dans l’Aude, le Gers et le Tarn.
Ces derniers doivent toutefois faire partie d’une Maison de Santé Pluridisciplinaire (MSP) ou, et c’est la nouveauté, d’une Communauté Professionnelle Territoriale de Santé (CPTS), comme le précise la loi du 20 mai 2023.
Si 20 départements sont concernés par cette expérimentation, trois se situent en Occitanie, révélant sur ces secteurs de fortes tensions en matière d’accès aux soins. Une problématique à laquelle la Région prend toute sa part.
Un nombre de séances limité
Applaudie par la profession, « la nouvelle marque aussi un progrès significatif pour de nombreux patients qui pourront bénéficier d’une prise en charge efficace et plus rapide, sans s’éloigner pour autant de l’œil avisé de leur médecin traitant », salue URPS MK Occitanie.
En effet, le cadre d’exercice imposé par le décret du 27 juin 2024 relatif à l’expérimentation est marqué par la complémentarité des approches médicales et paramédicales. Le dossier médical partagé (DMP) du patient sert de lien entre les praticiens mobilisés autour du patient.
Pour pouvoir répondre à la demande des patients concernés, les masseurs-kinésithérapeutes devront par ailleurs déclarer leur participation à l’expérimentation auprès de l’ARS Occitanie, justifier de leur exercice en MSP ou CPTS.
Pour Patrick Saut, président de d’URPS MK Occitanie, « en cas de bilan concluant, la conclusion ne peut être que la généralisation de ce mode d’accès, qui marquerait alors un bon en avant significatif pour notre profession, mais aussi pour la société tout entière ».
Et d’ajouter : « C’est un fait : l’accès direct aux soins de kinésithérapie répond à un besoin réel et sincère déjà exprimé par de nombreux Français concernant leur santé ».
À noter qu’à défaut de diagnostic médical préalable, le nombre de séances sera limité à huit par patient, mais que dans le cas inverse, le masseur-kinésithérapeute sera libre « d’exercer son art » conformément aux recommandations de bonnes pratiques professionnelles.
En pratique, « le masseur kinésithérapeute oriente le patient vers son médecin traitant ou, à défaut, un autre médecin dès lors qu’un diagnostic ou un avis médical s’avère nécessaire », rassure Patrick Saut.
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