Un « new deal ferroviaire ». En mai dernier, la SNCF a alerté sur le risque de « décrochage du réseau ferroviaire ». Selon elle, il faudrait que l’Etat identifie un milliard d’euros par an pour financer pour financer sa rénovation à partir de 2028.
Les chiffres, relayés par nos confrères des Echos, parlent d’eux-mêmes : plus de 4.000 km sur les 17.000 du réseau ferroviaire français, sont en danger. Si rien n’est entrepris, 2.000 trains par jour pourraient connaître une dégradation significative.
Et si aucun financement supplémentaire n’est débloqué, jusqu’à 10.000 kilomètres pourraient être concernés d’ici une dizaine d’années, « dont 1.000 km en Occitanie« , a alerté la présidente de Région Carole Delga.
Pourtant, face à ce défi, la France resterait l’un des pays européens les moins engagés : 51 euros investis par habitant, contre 115 en Allemagne. « Le réseau ferroviaire français est à bout de souffle, faute d’entretien depuis des décennies par son propriétaire exclusif, l’État », a ajouté l’élue.
Reconnue pour sa politique ferroviaire, la Région Occitanie s’est toujours engagée à des niveaux records pour sauver les chemins de fer : réouverture de lignes (Alès-Bessèges et Montréjeau-Luchon), hausse des fréquences, tarifs les moins chers de France.
En 2008, l’État n’ayant pas souhaité assumer seul l’entretien de son réseau, avait fait appel aux Régions pour assumer la majorité des financements. Les élus régionaux avaient alors accepté pour ne pas priver leur territoire d’un accès au train », a rappelé Carole Delga.
17 ans plus tard, la Région Occitanie a investi près de 900 millions d’euros pour sauvegarder un réseau appartenant à l’État, en plus de son rôle d’organisatrice des mobilités qui permet à des centaines de milliers d’usagers de se déplacer chaque jour sur tout le territoire à bas prix.
Cette logique doit être revue. Parce que le gouvernement a fortement baissé ses dotations et que le mur d’investissements ferroviaire est, rien que pour l’Occitanie, de 800 millions d’euros d’ici 2032″, a insisté la présidente PS de Région.
Avant de préciser : « Il faut désormais changer la donne, comme le proposaient déjà, en octobre 2022, les présidents de Régions, avec un ‘new deal ferroviaire’, prévoyant 100 milliards d’euros d’investissements sur dix ans cofinancés par l’Europe, l’État, la SNCF et les collectivités locales ».
Dès lors, Carole Delga demande à l’État d’allouer une part des futures recettes autoroutières au ferroviaire, d’instaurer une écotaxe sur le transit routier international et de flécher une partie des recettes des quotas carbone (ETS 2) vers les mobilités décarbonées.
Un appel à mobilisation sur les « petites lignes »
Alors que se tient la conférence de financements des mobilités, la Région appelle les citoyens, usagers, responsables politiques, économiques, syndicaux, associatifs, acteurs de la société civile, à se mobiliser pour sauvegarder les lignes de train d’Occitanie.
Les attentes de nos concitoyens n’ont jamais été aussi forte pour les trains du quotidien : +47 % de fréquentation depuis 2019 en France, +68 % en Occitanie (record national) », a souligné Carole Delga.
Une pétition en ligne sera largement relayée. Dans le cadre de la tournée de mi-mandat, les élus régionaux sensibiliseront également les citoyens rencontrés à cet enjeu majeur. D’autres initiatives de ce type sont en train d’être prises en France, comme en Bourgogne Franche-Comté.
>> À LIRE AUSSI : Toulouse Métropole renforce sa politique de lutte contre l’habitat dégradé