« Un discrédit insupportable ». Le 13 juin dernier, la préfecture de Haute-Garonne a publié un arrêté interdisant un rassemblement pacifique en hommage à Thibault Weninger, alias Bilal, prévu deux jours plus tard, place du Capitole à Toulouse.
Dans un communiqué, les services de l’État soulignent que « l’absence de déclaration empêche d’identifier des organisateurs capables de garantir la sécurité du rassemblement et d’éviter la présence de personnes extérieures susceptibles de troubler l’ordre public ».
Âgé de 34 ans, ce père de famille est décédé à la suite d’un accident de scooter, le 24 janvier 2025, dans le quartier Bagatelle. Alors qu’il circulait, casque attaché, il aurait été interpellé par une équipe de police qui procédait à des contrôles, avant d’être pris en chasse.
Si les circonstances de l’intervention policière sont encore incertaines, il semblerait que Bilal ait été percuté par une voiture de police avant de chuter violemment au sol. Conscient après le choc, il est emmené en urgence au CHU Purpan où il décèdera quelques heures plus tard.
D’après les proches du défunt, il semblerait que ce drame ne s’inscrive pas dans le cadre d’un délit de « refus d’obtempérer ». Depuis le 24 janvier 2025, ses proches, soutenus par le comité « Vérité et Justice pour Bilal » tentent de faire émerger toute la vérité sur cette affaire.
Dès le lendemain du décès, plusieurs rassemblements ont été organisés, le 2 février puis le 5 avril, où plus de 200 personnes ont manifesté pour demander « justice pour Bilal ». Le 15 juin dernier, la famille du trentenaire souhaitait renouveler son appel à la justice et à la vérité.
Un nouveau rendez-vous annoncé prochainement
Dans un communiqué publié sur Instagram, le comité « Vérité et Justice pour Bilal » juge le contenu de l’arrêté préfectoral du 13 juin 2025 « totalement disproportionné » qui s’inscrit dans une continuité d’actions visant à « affaiblir une famille déjà très affectée ».
On tente aujourd’hui de donner une image déformée de ce combat. Le caractère inexact et mensonger de ce document ne fait qu’ajouter une douleur supplémentaire à un deuil déjà extrêmement lourd », écrivent les proches du père de famille.
Heurtée, la famille du défunt souligne que « le comité ‘Vérité et Justice pour Bilal’ est autonome et n’est porté par aucune affiliation politique ni groupe quelconque, mais uniquement par des proches unis pour la vérité et la justice ».
Dénonçant une exploitation, « souvent biaisée » des éléments de l’enquête, les proches du trentenaire demandent que « le respect dû à la mémoire du défunt, ainsi qu’à sa famille soit pleinement reconnu et que (leur) exigence soit entendue pour ce qu’elle est : un appel à la justice et à la vérité« .
Prenant acte « sans réserve » de l’interdiction formulée par le préfet de Haute-Garonne, la famille de Bilal annonce qu’un nouveau rendez-vous sera annoncé prochainement et renouvèle son appel à la constitution d’un front « aussi large que possible ».
Contacté par Ici Occitanie, le directeur interdépartemental de la police nationale Alexandre Desporte a expliqué « travailler sur commission rogatoire, et s’être approché très tôt de la famille et leur avoir dit comment la police travaillait ».
>> À LIRE AUSSI : Haute-Garonne : le MoDem désigne ses (premiers) chefs de file pour les municipales de 2026