« Il est temps d’assainir le Capitole ». En amont du Conseil municipal, le député-candidat LFI François Piquemal a exprimé sa vive inquiétude face aux récentes révélations et procédures en cours visant le maire de Toulouse, ainsi que plusieurs élus de sa majorité.
Pour le professeur d’histoire-géographie, ces affaires jettent une ombre sur la gestion de la ville et portent atteinte à la confiance des Toulousains envers leurs institutions locales : « Il faut renouer avec une politique publique qui fasse preuve d’éthique et de morale ».
Une charte contre la corruption et le clientélisme
Le 16 juin dernier, la régie publique de transports Tisséo a été condamnée à 200.000 euros d’amende pour favoritisme dans l’attribution d’un marché public dans le cadre de la construction de la 3e ligne de métro.
Le président du réseau de transports en commun et vice-président de Toulouse Métropole Jean-Michel Lattes, contre qui le ministère public avait requis huit mois de prison avec sursis et une peine d’inéligibilité de deux ans, a été relaxé.
L’enquête avait été ouverte en 2015 à la suite d’un signalement effectué par la chambre régionale des comptes d’Occitanie. La juridiction s’étonnait notamment de la somme qu’avait touché une société de conseil pour un travail facturé à plus de quatre millions d’euros.
Cette même entreprise avait embauché le fils de l’ex-directeur général des services (DGS) de la régie de transports Jean-Michel Evin, condamné à 12 mois d’emprisonnement avec sursis, deux ans d’inéligibilité et 10.000 euros d’amende.
Jean-Luc Moudenc fait comme si rien ne s’était passé et qu’il n’avait aucune responsabilité », a dénoncé l’élu, choqué par les révélations de Médiacités sur un possible détournement de fonds publics et financement illégal de campagne en 2020.
Des centaines de documents échangés entre 2019 et 2020 démontrent qu’une douzaine de membres du cabinet de Jean-Luc Moudenc, salariés par la collectivité, ont participé à la campagne pour la réélection du candidat LR. Une pratique pourtant illégale.
Également épinglé par l’association Anticor, le premier édile a contesté, en Conseil municipal, des « accusations complotistes et outrancières » lancées contre lui et mettant en compte son intégrité « au point de (le) faire passer pour celui qu'(il) n’est pas ».
Tandis qu’Antoine Maurice a annoncé qu’il allait effectuer un signalement auprès du procureur de la République, François Piquemal s’interroge sur la victoire de Jean-Luc Moudenc en 2020 et estime que sa démission se pose.
Le député-candidat LFI est également revenu sur la plainte en diffamation déposée par le maire de Toulouse à son encontre, le 19 juin. D’après La Dépêche du Midi, il est reproché au parlementaire d’avoir qualifié l’emploi occupé par Jean-Luc Moudenc à Bercy « d’emploi fictif ».
Je n’ai fait que reprendre les termes employés par l’association anti-corruption Anticor, qui a déposé plainte contre X pour soupçons d’emploi fictif, en janvier dernier », s’est défendu l’élu, qui soutient que cet emploi rapporterait 8.000 euros par mois au maire de Toulouse.
Appelant à « remettre de l’ordre au Capitole », le quadragénare a aussi commenté l’affaire impliquant Laurence Arribagé, reconnue coupable de dénonciation calomnieuse, recel du secret professionnel et recel de prise illégale d’intérêts, le 29 janvier dernier.
Pour « rompre avec le clientélisme » et « assurer aux Toulousains une vie politique saine et honnête », François Piquemal souhaite mettre en place une charte contre la corruption et le clientélisme, en lien avec les associations anticorruption notamment.
Pilier essentiel de la confiance, « la transparence dans l’attribution des subventions aux associations doit être de mise », a ajouté l’élu. Avant d’ajouter : « Quand on applique des politiques publiques austéritaires aux services publics locaux, on se les applique à soi-même ».
Un « contre-Conseil municipal » face à l’austérité
Dans la continuité de la mobilisation « contre l’austérité » et pour la défense des missions de service public, les acteurs culturels, syndicats et habitants ont organisé un contre-Conseil municipal au square Charles-de-Gaulle, ce vendredi matin.
Alors que la mobilisation a permis des reculs ce qu’ils qualifient d' »attaques de la collectivité », les agents des services publics de la culture assurent qu’ils continueront à lutter « pour la défense de l’emploi et pour un service public digne et accessible à tous ».
Soutenus par la députée NFP-EELV Christine Arrighi, ils dénoncent les non-remplacements de départs à la retraite et les suppressions de postes, et plaident en faveur de la titularisation des contractuels, l’embauche de CDI, et l’augmentation des budgets.
Jeudi 19 juin, Christine Arrighi et le conseiller municipal Antoine Maurice ont adressé un courrier commun à Jean-Luc Moudenc pour dénoncer les fermetures successives des bibliothèques et exiger des moyens pour la culture et la connaissance.
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