Mayday ! Une grève nationale des contrôleurs aériens a été annoncée ce lundi 23 juin 2025, à l’appel de plusieurs syndicats opposés à la réforme du contrôle aérien. Des perturbations importantes sont donc à prévoir dans de nombreux aéroports français, notamment à Paris-Orly, Marseille, Toulouse et Lyon.
L’UNSA-ICNA est en colère
L’UNSA-ICNA, deuxième syndicat des contrôleurs aériens en France, a déposé un préavis de grève pour les journées des jeudi 3 et vendredi 4 juillet 2025, soit juste avant le coup d’envoi des vacances d’été, une période de forte affluence dans les aéroports.
Ce syndicat, considéré comme le deuxième syndicat des contrôleurs aériens en France « appelle à un changement de cap pour renforcer les effectifs, faire aboutir les projets de modernisation technique, et remettre les priorités opérationnelles au cœur des décisions » de la Direction générale de l’Aviation civile (DGAC), a-t-il indiqué dans un communiqué transmis à l’AFP.
Les aiguilleurs du ciel profitent également de ce mouvement pour dénoncer « les dérives managériales au sein de la Direction des services de la navigation aérienne, dont le mode de management autoritaire, brutal, reniant ses engagements et déconnecté des réalités opérationnelles, entretient un climat de pression constante et de défiance incompatible avec les exigences en matière de sérénité et de sécurité du métier de contrôleur aérien », a-t-il détaillé.
Dans son communiqué, l’UNSA-ICNA reproche par ailleurs à la DGAC son incapacité à moderniser les outils essentiels au bon fonctionnement des services, malgré des promesses répétées. Le syndicat cite les pannes majeures à répétition comme conséquence de décisions unilatérales, estimant que les systèmes actuels sont « à bout de souffle ».
L’organisation, qui a rassemblé 17 % des voix aux dernières élections professionnelles, tient, de ce fait et au vu de tous les faits reprochés, « à rappeler que la cause première des retards et du manque de performance imputables aux services de la navigation aérienne française est connue : un sous-effectif structurel, fruit d’une politique de recrutements défaillante et d’une absence d’anticipation, malgré les signaux d’alerte transmis depuis des années ».
Toutes les grèves n’ouvrent pas droit à indemnisation
Air-journal indique qu’en France, « les contrôleurs aériens doivent déposer un préavis de grève au moins cinq jours à l’avance, conformément à la loi de 1984 encadrant le droit de grève dans la fonction publique ». Un délai légal durant lequel l’administration peut tenter une conciliation.
En revanche, si la grève des contrôleurs aériens est maintenue sur le territoire, Flightright – l’un des leaders européens de l’indemnisation des passagers victimes de perturbations aériennes – fait savoir que toutes annulations de vols obligent les compagnies à proposer un réacheminement ou, à défaut, rembourser les billets.
En effet, en cas de retard important, la compagnie aérienne a l’obligation de prendre en charge les besoins essentiels des voyageurs, en leur fournissant notamment des bons pour se restaurer ou se désaltérer. Si le vol est annulé et reporté au lendemain, l’hébergement ainsi que le transport jusqu’à l’hôtel doivent également être assurés par la compagnie.
Toutefois, toutes les grèves ne donnent pas lieu à une indemnisation. Selon la jurisprudence, lorsque le mouvement social est interne à la compagnie aérienne, celle-ci reste tenue d’indemniser les passagers affectés. En revanche, les grèves des contrôleurs aériens, qui relèvent d’un mouvement externe à la compagnie, sont généralement considérées comme des circonstances extraordinaires au regard du règlement européen CE 261/2004, ce qui exclut une indemnisation automatique.
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