Un réseau de communes « LGBT-friendly ». En 2024, les infractions anti-LGBTQIA+ enregistrées par la police et la gendarmerie nationales ont augmenté de 5 %, selon le ministère de l’Intérieur. Le recours au dépôt de plainte reste toutefois extrêmement faible (environ 4 %).
Au total, 4.800 infractions ont été enregistrées l’an passé, dont 3.100 crimes ou délits (+ 7 % en un an) et 1.800 contraventions (+ 1 %). Les victimes sont majoritairement des hommes (plus de 70 %) et près de la moitié ont moins de 30 ans.
Les mis en cause sont aussi principalement des hommes (83 %) et des jeunes de moins de 30 ans. Un tiers des infractions anti-LGBTQIA+ enregistrées sont des injures ou diffamations, et 9 % sont en lien avec le numérique.
Les violences physiques et les menaces représentent, elles, respectivement près de 20 % des crimes ou délits enregistrés. Enfin, l’agglomération parisienne et les autres communes de plus de 200.000 habitants concentrent 55 % des actes anti-LGBTQIA+.
Face à ces (tristes) constats, plus de 280 élus locaux, dont Isabelle Hardy (Génération.s), Antoine Maurice (EELV) et François Briançon (PS), appellent, dans une tribune collective publiée dans le magazine Têtu à encourager les politiques municipales pro-LGBTQIA+.
« L’égalité des droits est une exigence »
Si les services municipaux ne sont pas toujours à même de garantir un accueil digne et inclusif, les quelque 280 signataires de la tribune alertent sur un « recul de la France vis-à-vis de ses voisins sur les droits LGBTQIA+« .
Dans un contexte marqué par la progression des discours de haine, « les gouvernements successifs sous Emmanuel Macron n’ont pas fait de la lutte contre les LGBTphobies une priorité, menant à des augmentations des violences déclarées par les personnes concernées », écrivent-ils.
Affirmant que « les grandes villes concentrent souvent une partie des actions et des structures engagées », les élus locaux appellent à agir « partout » : création de délégations ou de postes dédiés aux politiques LGBTQIA+, formation des agents publics, dispositifs de signalements…
« De nombreuses communes montrent déjà l’exemple », précisent les signataires : installation d’un mémorial hommage aux victimes homosexuelles de la déportation à Paris, permanence d’état civil à Marseille, plan de lutte contre les discriminations à Bordeaux…
Convaincus que l’échelon municipal est pertinent pour agir et pour transformer, les élus locaux appellent les communes à rejoindre un réseau des « communes fières et inclusives », « à porter ensemble une stratégie d’égalité ancrée dans le réel ».
À l’approche de l’élection municipale de 2026, « l’égalité des droits est une exigence et qu’elle doit devenir une boussole pour l’action publique locale, tout au long de l’année. Parce que l’égalité se construit ici et maintenant », affirment-ils.
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