« Un scandale financier ». Début juin, le journal L’Humanité a intercepté une note interne du ministère de l’Économie, évoquant une possible remise en cause de la participation de l’État au financement de la LGV Toulouse-Bordeaux.
Une nouvelle qui inquiète les élus communistes de la Région Occitanie : « Ce choix serait contraire à tous les engagements pris par l’État depuis des années, et serait une trahison vis‑à‑vis du Sud‑Ouest, de ses habitants », alertent-ils.
Estimé à plus de 14 millions d’euros, ce projet vise à améliorer la fréquence, la ponctualité et la régularité des trains et les temps de parcours. Il s’inscrit dans la continuité de la ligne Tours-Bordeaux mise en service en 2017.
Contesté démocratiquement concernant son impact environnemental, le GPSO est constitué d’un tronc commun allant de Bordeaux au sud Gironde, puis de deux branches, l’une vers Toulouse, Montpellier et la Méditerranée, l’autre vers l’Espagne.
À noter qu’une connexion entre les deux branches permet en plus d’effectuer une liaison directe Espagne-Toulouse. Au programme : 12 km d’aménagements ferroviaires au sud de Bordeaux, 19 km d’aménagements ferroviaires au nord de Toulouse.
Par ailleurs, le projet prévoit la création de 327 km de lignes nouvelles à grande vitesse Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax, puis une ligne nouvelle mixte voyageurs et fret de 91 km entre Dax et l’Espagne.
Financé par l’État, l’Union européenne et 25 collectivités, le GPSO s’inscrit plus largement dans le développement du maillage ferroviaire national et européen, et dans la stratégie nationale de développement du fret ferroviaire (25 % de fret par le train en 2050).
« Construire la LGV, c’est construire l’avenir du Sud‑Ouest »
Pour le groupe CRC, un renoncement serait inacceptable. Cela provoquerait l’enterrement d’un projet « vital » pour le développement du Sud‑Ouest, sensé relier plus rapidement Toulouse à Paris tout en libérant des sillons pour le fret ferroviaire.
Ce serait « la traduction d’une stratégie du tout‑austéritaire » où les choix budgétaires de Bercy l’emportent sur la parole donnée et l’intérêt général. « Ce ne serait que mépris pour le travail engagé par la Région, les collectivités locales, ainsi que la population », insistent les élus communistes.
Et de rappeler : « Ce projet, au-delà d’être un engagement ancien, a déjà été en partie payé par des investissements d’Occitanie dans la LGV Bordeaux-Paris et à travers un impôt levé à cet effet. Au scandale d’une promesse non tenue s’ajouterai donc un scandale financier ».
En écho aux mots prononcés par la présidente PS d’Occitanie Carole Delga, le groupe CRC dénonce « un jeu de dupes où le gouvernement tourne le dos à la nécessaire transition écologique tout en aggravant les fractures territoriales ».
Arguant que « construire la LGV, c’est construire l’avenir du Sud-Ouest », les élus communistes appellent à la mobilisation générale pour exiger que l’État respecte ses engagements et fasse de la LGV Toulouse-Bordeaux « une priorité nationale ».
Pour rappel, le 11 juin dernier, la Région Occitanie a lancé une pétition citoyenne baptisée « petites lignes, grande cause ! » pour sauver 984 km de réseau ferroviaire menacés. Elle recueille, à l’heure où nous rédigeons cet article, 20.060 signataires.
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