Une piste budgétaire qui fait débat. L’actuel Premier ministre, François Bayrou, a dévoilé, lors d’une conférence de presse tenue à la mi-juillet, un plan strict de 43,8 milliards d’euros d’économies afin de ramener le déficit à 4,6 % du PIB en 2026. Pour ce faire, il propose la suppression de deux jours fériés : le 8-Mai et le 20 avril, jour de Pâques, « par exemple ».
Cette mesure concerne les salariés du privé et du public, qui « ne seront pas rémunérés davantage pour ces nouvelles heures de travail », écrit-il dans un courrier adressé au média Les Echos, transformant ainsi ces deux jours fériés en jours payés mais travaillés, comme des jours normaux.
Concrètement, les salariés mensualisés et les agents publics ne recevront aucune rémunération supplémentaire, et « en contrepartie, les employeurs du secteur privé s’acquitteront d’une contribution qui sera affectée au budget de l’Etat » – un mécanisme déjà appliqué pour le lundi de Pentecôte (autrement appelée Journée de Solidarité et mise en place suite à la canicule de 2004).
Bayrou justifie ce choix en affirmant que le « mois de mai est devenu un véritable gruyère », avec des ponts et des jours chômés qui freinant l’activité économique du pays.
Hadrien Clouet monte au créneau
Une proposition qui fait donc grincer tous les camps, même le sien : « Je suis farouchement opposé à ces deux jours qu’on pique aux travailleurs », a dit Richard Ramos, député Modem du Loiret ; tandis que la députée Ensemble pour la République Violette Spillebout avoue être « révoltée » par cette piste.
Même son de cloche du côté de la France Insoumise. Alors que Jean-Luc Mélanchon veut « renvoyer François Bayrou tout de suite » et soutient le blocage du 10 septembre, Hadrien Clouet (député de la Haute-Garonne depuis 2022) a également exprimé son mécontentement à propos de ces deux jours fériés, l’un depuis 1981 et l’autre de 1886.
« 2 jours fériés en moins = un trimestre de travail en plus. Non-payé. Le nouveau crossover capitalisme/féodalisme s’appelle Bayrou« , a-t-il lâché sur X, après être passé sur le plateau de RMC et d’expliquer :
Prenons juste le cas concret, deux jours fériés en moins sur une carrière complète (43 annuités), ça revient à un trimestre en plus le long de la vie, donc son histoire, c’est la réforme qui continue ». Et d’ajouter : « deux jours fériés en moins par an, c’est donc un trimestre de plus sans le payer, c’est l’arnaque maximum […] Les gens vont bosser plus, y compris ceux qui bossent la nuit ou dans des métiers pénibles. C’est inacceptable ».
« Qu’il faille remplir les caisses que les Macronistes ont vidé, c’est clair, mais qu’est-ce qui correspond à 40 milliards dans ce pays ? C’est l’ensemble des mesures fiscales des Macronistes en faveur des ménages et des grandes entreprises les plus aisées ou les plus riches depuis 2017 », a conclu Hadrien Clouet.
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