Le parquet de Toulouse a annoncé ce jeudi requérir une suspension des travaux de l’autoroute A69, dont le chantier entre Castres et Toulouse « s’est étendu sans autorisation » sur « un total de 46 sites ». Preuve de l’urgence : il a saisi le juge des libertés et de la détention (JLD) pour qu’il statue sur la question.
« Au regard (…) de la gravité des atteintes à l’environnement relevées, le parquet de Toulouse a décidé de saisir hier (mercredi) le juge des libertés et de la détention d’un référé pénal environnemental (…) afin de mettre fin aux agissements incriminés dans un but de préservation de l’environnement », a indiqué le parquet dans un communiqué, annonçant une audience publique demain vendredi, à 10 heures, au palais de Justice de Toulouse.
En attendant que la justice statue sur les recours portant sur l’intérêt même de cette autoroute de contournement, « La Voie Est Libre » (LVEL), principal collectif d’opposants à l’A69, avait dénoncé fin novembre le fait que le chantier de cette autoroute contestée se développe sur une emprise territoriale plus importante qu’initialement prévu.
Une très longue bataille
Photos aériennes à l’appui, les anti-A69 de LVEL avaient estimé qu’« a minima 42 ha d’emprises supplémentaires (…) ont été artificialisés par le chantier », à Algans-Lacroisille, Saix, Appelle ou Castres, une ampleur que la cellule investigation de Radio France avait pu vérifier.
Et depuis, le collectif a continué à documenter sa « météo collaborative » sur les terrains grignotés par le chantier. Il a notamment dénoncé lundi « la construction d’une route d’accès d’un km et demi non prévue dans l’Autorisation Environnementale » à Vendille, et quelques autres débords, portant à « près de 45 ha (les) destructions illégales répertoriées sur 19 sites ».
Devenu un emblème national des luttes environnementales contre des projets jugés dépassés à l’heure du changement climatique, l’A69 fait l’objet d’une bataille au long cours devant la justice. Le 11 décembre, la cour administrative d’appel de Toulouse a examiné au fond la validité de l’autorisation environnementale qui a permis le lancement des travaux. Celle-ci a été annulée par le tribunal administratif de Toulouse le 27 février dernier. La cour d’appel a depuis provisoirement autorisé une reprise du chantier, dans l’attente de se prononcer sur le fond. Elle rendra sa décision le 30 décembre.





















