Un ancien policier, qui exerçait au commissariat de Jolimont à Toulouse, a été condamné ce mercredi 17 décembre à 12 ans de réclusion criminelle. L’homme de 55 ans a été reconnu coupable de cinq viols et deux agressions sexuelles. Des faits commis dans son bureau en 2017 et 2018.
Un ex policier toulousain de 55 ans a été reconnu coupable de cinq viols et deux agressions sexuelles ce mercredi. Il était jugé depuis le vendredi 12 décembre devant la cour criminelle de la Haute-Garonne. Il a été condamné à 12 ans de réclusion criminelle avec mandat de dépôt, cela signifie que cet homme qui comparaissait libre sous contrôle judiciaire est parti directement en prison pour purger sa peine. La peine correspond aux réquisitions du parquet.
Sa condamnation a été assortie de cinq ans de suivi socio-judiciaire, une obligation de soins et l’interdiction d’exercer la fonction de policier.
La cour a délibéré durant 1h30 sur l’ensemble des crimes et délits reprochés. Les faits s’étaient déroulés entre 2017 et 2018, pour la plupart d’entre eux dans le bureau de l’officier de police judiciaire, au commissariat de Jolimont à Toulouse. Les victimes étaient des femmes, d’une quarantaine d’années, venues déposer plainte ou qui étaient auditionnées dans le cadre d’enquêtes.
« Cet homme s’est présenté devant la cour avec tous les attributs du déni »
L’accusé n’a pas reconnu les faits durant son procès. Selon lui, les femmes étaient consentantes pour des relations sexuelles. Maître Emmanuelle Franck, avocate d’une des victimes partie civile, considère la peine comme « juste au vu de la gravité des faits ». Sa cliente se sent rassurée que cet homme ne puisse plus jamais exercer la fonction de policier.
« C’est grave symboliquement, parce qu’un commissariat c’est un sanctuaire de la République, on est sensé être protégé dans un commissariat. Ma cliente quand elle a subi ce viol, a mis d’abord un mouchoir dessus, avant d’être contactée par l’IGPN dans le cadre de l’enquête. Elle n’osait pas déposer plainte partant du principe qu’elle ne serait jamais crue car les faits ont eu lieu dans un commissariat.Il faut rappeler que d’autres femmes, dans le cadre de l’enquête, se sont plaintes de comportements très déplacés de la part de ce policier.
« L’accusé nous a répondu qu’à l’époque des faits, il était davantage un homme qu’un policier, et qu’il avait les faiblesses de l’homme, c’est à dire qu’il succombait facilement aux charmes des femmes qui se trouvaient dans son bureau. Quasiment à chaque fois qu’une femme entrait dans son bureau, elle avait l’envie irrépressible de se jeter sur son sexe et de lui faire une fellation. Huit ans après les faits, après trois semaines seulement de détention provisoire, cet homme a arrêté ou évité de réfléchir à ce qu’on lui reprochait. Il s’est présenté avec tous les attributs du déni, n’a pas été capable d’introspection, d’analyse et sa personnalité reste inquiétante. »
» un premier pas vers la réparation »
Maître Aymeric Martin-Cazenave, avocat d’une des victimes, partie civile au procès, espère que cette condamnation aidera sa cliente à se reconstruire : « je pense que c’est un premier pas vers la réparation. Ma cliente a beaucoup culpabilisé a postériori de ne pas avoir crié, de ne pas avoir résisté, de ne pas s’être débattue et ça a d’ailleurs été un argument de l’accusé qui a dit à l’audience, elle aurait pu partir, je ne l’en ai pas empêché. » Il a été question durant le procès de la notion de sidération pour les victimes de viols, d’agressions sexuelles : « Ces femmes, dans un bureau avec un officier de police judiciaire, en état de vulnérabilité pour certaines, ne s’attendent pas à ce que le policier sorte son attribut de sa braguette et non elles ne viennent pas dans l’espoir d’avoir une relation sexuelle avec l’officier de police qui va les auditionner. Il y a une part de déni chez cet homme », selon l’avocat.
L’ex-policier condamné dispose de dix jours pour faire appel.
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