C’est l’un des gros projets annoncés à Toulouse pour les années à venir. Et le plus gros projet lié au sport, en attendant de voir si l’agrandissement du stade Ernest-Wallon, l’antre du Stade Toulousain, va pouvoir se concrétiser.Présentée pour la première fois en 2023, la Cité de la Natation avance pas à pas à Toulouse. Porté par le club des Dauphins du TOEC, et très médiatisé suite aux performances du nageur toulousain Léon Marchand aux Jeux Olympiques de Paris, ce dossier complexe est moins exposé ces derniers mois. Mais en coulisses, tous les partenaires poursuivent un travail de fourmi pour lever les obstacles un par un. Et de nouvelles étapes importantes pourraient être franchies dès les prochaines semaines. Ce qu’il se passe.
Pour rappel cet écrin flambant neuf, estimé à 32 millions d’euros, prendrait place sur l’île du Ramier, en bord de Garonne, en face la piscine Nakache, en lieu et place du Hall 7 de l’ex-Parc des Expositions qui serait détruit.
Le projet de Cité de la Natation
Sur un terrain qui appartient à la Ville de Toulouse, le club veut ériger un grand bâtiment de 10 000 m² sur cinq niveaux, qui verrait la construction de trois bassins : un bassin d’apprentissage de 15 m x 12 m, un bassin de 25 m x 15 m, et un bassin nordique olympique de 50 m x 26 m avec dix lignes d’eau. Des bassins réservés aux adhérents du club, mais aussi aux scolaires.
La moitié du bassin de 50 mètres, installé sur le toit du bâtiment, serait récupérée après son utilisation lors des Jeux Olympiques de Paris. Ce demi-bassin, ayant servi à l’échauffement des athlètes pendant les Jeux, les Dauphins vont pouvoir le racheter au constructeur italien Myrtha Pools s’ils vont au bout du projet de Cité de la Natation. Le constructeur réserve en effet l’infrastructure pendant deux ans, selon Vincent Gardeau. Un temps nécessaire pour consolider le projet de la Cité.
Un projet et des obstacles à lever
Avant de se doter de cet outil unique, les Dauphins ont, en effet, dû retravailler leur copie ces derniers mois. Les réunions, et les discussions, ont été intenses avec Toulouse Métropole, les services de l’État et l’Architecte des Bâtiments de France, pour lever quelques freins. En premier lieu celui de l’intégration du bâtiment dans le futur poumon vert de Toulouse, en présence de bâtiments classés Monuments Historiques, mais aussi celui de la construction d’un bâtiment en zone inondable.
« Cela ne pas été facile mais nous avons trouvé un accord avec l’architecte des bâtiments de France. Il fallait intégrer le futur bâtiment dans l’île et ne pas boucher la perspective vers la piscine Nakache et la salle Mermoz. Cela a été un long chantier, et nous avons notamment travaillé sur la hauteur du futur bâtiment. En parallèle, il y a eu un long travail avec les services de la préfecture, la Direction Départementale des Territoires, dont les équipes ont changé ces derniers mois. La nouvelle équipe n’avait pas la même interprétation du Plan de Prévention des Risques Inondations. Nous sommes donc revenus sur certains points et nous avons trouvé le chemin pour obtenir un accord sur ce dossier sensible », témoigne Vincent Gardeau, le président des Dauphins du TOEC, contacté par Actu Toulouse ce mardi 22 avril 2025, qui se tourne désormais vers la prochaine étape, celle du dépôt de permis de construire.

Un permis de construire déposé mi-juillet ?
En 2023, les Dauphins avaient espéré déposer ce permis avant la fin 2023, pour un début des travaux en 2024 et une livraison en 2026. Du fait des obstacles à lever, ce calendrier a déjà un an et demi de retard. Mais Vincent Gardeau espère que ce permis pourra bien être déposé d’ici la mi-juillet 2025.
Un calendrier serré que les Dauphins ne maîtrisent pas pour la simple et bonne raison qu’ils ne sont pas propriétaires du terrain sur lequel ils veulent ériger la Cité de la Natation. Vincent Gardeau rappelle :
« C’est la mairie de Toulouse qui est propriétaire, donc on ne peut pas déposer ce permis tant que la mairie ne nous a pas cédé le terrain (la Ville a prévu de participer financièrement au projet via une subvention de 2 millions d’euros et la cession du foncier aux Dauphins, soit une aide qu’elle estime à 4 millions d’euros, NDLR). C’est désormais le service des Domaines, organisme d’État qui va devoir estimer la valeur du terrain. On espère que cette estimation arrivera vite. La volonté de la mairie est de proposer la cession lors du prochain conseil municipal qui aura lieu en juin 2025 (le 20 juin, NDLR). Si l’estimation n’arrivait pas avant ce conseil municipal, la session serait automatiquement reportée au conseil municipal suivant (le 26 septembre, NDLR) ».
La mairie de Toulouse confirme qu’elle a demandé une estimation de ce foncier aux Domaines. Avec la même prudence quant au calendrier de la cession du terrain par la collectivité, en fonction du délai de réponse des Domaines sur le sujet.
Confirmer le financement du projet
Le permis déposé, courant 2025 si le calendrier est respecté, les Dauphins devront alors consolider financièrement leur projet. Pour l’heure, le plan de financement prévoit une participation de l’État et des collectivités locales à hauteur de 16 millions d’euros. Et un apport du club et de mécènes à hauteur de 16 millions d’euros.
« L’État a déjà assuré qu’il participera à hauteur de 4,4 millions d’euros ce qui est une bonne nouvelle vu la conjoncture actuelle et la Région, la Ville de Toulouse et le conseil départemental ont annoncé mettre chacun 4 millions d’euros », indique Vincent Gardeau.
Les collectivités soutiennent… avec prudence
La Région Occitanie confirme son soutien à « ce projet structurant qui permettra de pérenniser le club des Dauphins du TOEC au plus haut niveau national et international ». Elle poursuit :
« La Région a ainsi inscrit ce projet dans le cadre du Contrat territorial de Toulouse et s’engage en cela à participer à son financement. La Région n’a, à ce stade, pas reçu de demande de financement et sera vigilante à ce que la participation financière des collectivités locales soit équilibrée ».
Le Département nuance aussi : « Le Conseil départemental est un partenaire des Dauphins du TOEC. Les modalités de la participation financière du Département seront étudiées en fonction du projet consolidé ».
Des acteurs privés essentiels
Les 16 millions restant « proviendront d’acteurs privés avec qui nous sommes pour certains déjà en discussions, de mécènes et d’un prêt que le club va contracter sur 20 ans », indique à Actu Toulouse Vincent Gardeau.
Il faudra ensuite que le club assure le bon fonctionnement de la Cité de la Natation. Il explique les fondamentaux de cette gestion.
Le club gérera directement les infrastructures liées aux activités de natation. Mais le bâtiment comprendra aussi d’autres activités liées au sport.
La Cité de la Natation… mais pas seulement
« Le reste de la Cité de la natation comprendra des espaces de bien-être, mais aussi des locaux pour des professionnels du médical et du paramédical. Des espaces pour accompagner la pratique du sport de haut niveau à Toulouse, mais aussi la pratique du sport pour tout un chacun. Tous les Toulousains qui voudront se préparer pour un événement sportif trouveront l’accompagnement nécessaire à la Cité de la Natation avec la présence de cardiologues, de diététiciens. Un vrai accompagnement sera proposé. Tous ces professionnels loueront ces locaux. Il en sera de même pour le restaurant qui a été inclu dans le projet »
Les Dauphins brillent, Léon Marchand attendu en juin
Ces derniers jours, le club des Dauphins du TOEC ont brillé aux championnats de France juniors qui se déroulaient à Rennes. Nous avions 23 nageurs en lice, soit la plus grosse délégation et nous avons remporté le titre élite France Juniors. « Parmi, tous les jeunes, nous avons Albane Cachot qui pourrait prochainement rejoindre l’équipe de France au vu de ses performances. Quant à Léon Marchand, il s’entraîne actuellement aux Etats-Unis. Nous espérons le retrouver aux championnats de France qui auront lieu à Montpellier en juin. Une étape avant son retour en équipe de France pour les championnats du monde cet été », annonce Vincent Gardeau.