Les récents orages et violents épisodes de grêle qui se sont abattus lundi 19 mai 2025 sur Toulouse et la Haute-Garonne ont des conséquences terribles dans les exploitations du département, où les cultures ont été fortement endommagées, et où les pertes de récoltes sont très importantes. Le point.
Une réunion de crise à la préfecture
À la suite d’une succession d’épisodes d’intempéries, et en particulier des violents orages du 19 mai, les services de l’État ont donc réuni, jeudi 22 mai 2025 à la préfecture, les représentants du Conseil départemental, de la chambre d’agriculture, des syndicats agricoles, de la MSA, mais aussi des banques et des compagnies d’assurances et coopératives, « afin de faire le point sur les dommages subis par les agriculteurs et sur les dispositifs d’accompagnement ».
« Environ 200 communes touchées » en Haute-Garonne
Au final, le bilan est édifiant : environ 50 000 hectares de cultures ont été « partiellement, voire totalement détruites » en Haute-Garonne, où près de la moitié des communes (sachant qu’il y en a 586, NDLR) ont été touchées par les intempéries successives, détaille la préfecture.
« Environ 200 communes ont été touchées par les deux principaux épisodes climatiques recensés ce mois-ci », relate de son côté la chambre d’agriculture de la Haute-Garonne, qui s’appuie sur les témoignages de « 500 agriculteurs » du département.
Calamités agricoles et indemnité de solidarité nationale
Pour accompagner les agriculteurs en difficulté, plusieurs mesures de soutien ont été actées. Comme le détaille la préfecture, « les aléas conduisant à des pertes exceptionnelles de récoltes déclenchent une intervention de l’État, via l’indemnité de solidarité nationale, y compris pour les agriculteurs non-assurés ».
Les pertes de fonds (fourrage déjà récolté enrubanné ou ensilé, curage de fossés, etc) peuvent, par ailleurs, être indemnisées par le dispositif des calamités agricoles.
Un comité départemental d’expertise se réunit mardi
Toujours selon la préfecture, « les services de l’État, en lien avec la chambre d’agriculture, travaillent à la constitution du dossier permettant la reconnaissance de ces situations pour l’ensemble des communes touchées en Haute-Garonne ».
Très concrètement, « un comité départemental d’expertise se réunira ce mardi 27 mai, afin d’adresser ses demandes au Comité national de gestion des risques agricoles (CNGRA) et à la Commission chargée de l’orientation et du développement des assurances garantissant les dommages causés aux récoltes (CODAR), qui se réuniront début juillet ».
Cela permettra d’examiner les demandes individuelles des agriculteurs, victimes de pertes de fonds ou de récoltes, qui doivent être obligatoirement adressées à la DDT. Afin de s’assurer de leur éligibilité, « un zonage sera établi sur la base de rapports Météo-France et des rapports d’enquêtes sur le terrain, réalisés par la DDT en partenariat avec la chambre d’agriculture pour faciliter les demandes formulées ».
Un formulaire, en cours d’élaboration, sera transmis aux organismes de services et aux agriculteurs des zones impactées. « La conservation de tout élément (photos de parcelles, relevés météos, facture d’intrants ou de prestation) est fortement recommandée pour l’ensemble des agriculteurs impactés », prévient la préfecture.
Peut-on intervenir sur les fossés et cours d’eau ?
À la suite des fortes intempéries, « des interventions peuvent apparaître nécessaires sur les fossés et cours d’eau », observe la préfecture, qui rappelle que « la réglementation diffère fortement selon qu’il s’agit ou non d’un cours d’eau ». Un document consultable ici précise les règles d’entretien pour les cours d’eau.
Concernant les fossés privés, leur entretien (curage, enlèvement d’embâcles) n’est soumis à aucune réglementation, à la seule condition de « ne pas aggraver les conditions d’écoulement sur les parcelles des fonds inférieurs ». Pour les fossés communaux, les agriculteurs sont invités à se tourner directement vers les mairies.
Une cartographie distinguant cours d’eau et fossés est consultable en cliquant ici. En cas de souhait d’intervention urgente sur un cours d’eau, ou lors d’un doute sur le statut de l’écoulement, les agriculteurs sont invités, avant toute intervention, à contacter la DDT, en charge de la police de l’eau, par mail en cliquant ici.