Les habitants du quartier d’Empalot à Toulouse s’en souviennent probablement encore. Mai et septembre 2023, deux hommes de 20 et 27 ans, abattus en pleine ville. Quatre autres tentatives d’homicides. Et une rue de Menton devenue théâtre d’une véritable guerre de territoire. Une descente aux enfers sur fonds de trafic de stupéfiants qui valait son pesant d’or… en témoignaient les quantités de stupéfiants saisies lors de l’enquête et « les sommes d’argent évoquées par les trafiquants eux-mêmes » lors de l’enquête, indique David Charmatz, le procureur de la République de Toulouse.
Un vaste réseau de drogue au cœur d’Empalot
Tout remonte à 2022. Au mois de septembre de cette année-là, « les policiers de la Sureté départementale de Toulouse étaient destinataires d’informations sur les identités de plusieurs individus à la tête d’un vaste trafic de stupéfiants implanté en plein cœur du quartier Empalot à Toulouse », narre le parquet de Toulouse.
Une enquête était ouverte pour les chefs d’acquisition, de détention, de transport et d’offre ou cession de produits stupéfiants.
Les investigations menées pendant plusieurs mois sous la direction du Parquet de Toulouse puis du magistrat instructeur ont confirmé l’existence d’un vaste réseau de revente de cannabis et de cocaïne particulièrement bien structuré.
17 prévenus dont quatre mineurs devant le tribunal
Presque trois ans après l’alerte, 17 individus, dont quatre mineurs (jugés par le tribunal pour enfant, NDLR), comparaissent devant le tribunal correctionnel de Toulouse depuis ce lundi 2 juin 2025 et jusqu’à vendredi 6 juin. Sept d’entre eux se trouvent en détention provisoire, huit avaient été placés sous contrôle judiciaire et un autre faisait l’objet d’un mandat d’arrêt.
Les prévenus ont, pour la plupart, déjà été condamnés à plusieurs reprises, notamment pour des faits en lien avec les stupéfiants.
Des rôles « bien déterminés » dans le réseau, y compris pour les mineurs
Qui sont-ils ? Quelles étaient leurs implications dans le trafic ? Quelles peinent risquent-ils ? Elles risquent d’être nombreuses et plus ou moins élevés selon le rôle de chacun dans le trafic de drogue.
Commanditaire, fournisseur, ravitailleur, vendeur du point de vente… Au total, grâce au travail des enquêteurs, les forces de l’ordre étaient parvenues à interpeller pas moins de 23 personnes dont quatre mineurs. Tous avaient « un rôle bien déterminé » dans ce réseau désormais démantelé, précise le parquet de Toulouse.
La tête du réseau agissait derrière les barreaux
Mais c’est encore plus loin que le quartier d’Empalot qu’il a fallu chercher, pour trouver les têtes du réseau. L’une d’elles était déjà entre quatre murs… C’est en effet au sein d’une prison que l’un des dirigeants opérait. « Il était détenu dans le cadre d’une procédure judiciaire distincte », détaille le procureur de la République de Toulouse.
Devant les juges et le parquet, il devra, comme les autres, s’expliquer d’un réseau dévastateur pour la tranquillité du quartier…