Le 12 mai 2025, la Ville de la Rochelle a voté pour la suspension de son jumelage avec la ville d’Akko en Israël. Barcelone en Espagne a fait de même pour son jumelage avec Tel Aviv.
Les élus LFI veulent la suspension
Ce mercredi 4 juin 2025, ce sont les députés, les élus, députés et conseillers municipaux La France Insoumise de Toulouse et Haute-Garonne qui demandent au maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, de suspendre le jumelage de Toulouse avec Tel Aviv.
« Le droit international impose d’agir. C’est pourquoi nous vous demandons solennellement la suspension du jumelage avec Tel Aviv tant que le gouvernement israélien violera le droit international, le droit de la guerre et la Convention pour la prévention et la répression de crime de génocide : en signe de solidarité avec le peuple palestinien, en soutien aux israélien.nes qui se mobilisent contre le gouvernement d’extrême droite de Netanyahou. Ce geste symbolique a été fait par d’autres villes comme Liège, Barcelone ou encore La Rochelle. Notre ville peut-elle aussi participer à la pression internationale pour faire cesser le génocide en cours à Gaza ? ».
« Le jumelage avec Tel Aviv interroge »
Pour élus LFI, « le jumelage avec Tel Aviv interroge » et « Toulouse se doit d’avoir une position claire et à la hauteur de sa tradition de solidarité internationale ».
« Chaque voix, chaque geste compte. M. Moudenc soyez enfin à la hauteur. Il est temps », appuie le député François Piquemal.
Jean-Luc Moudenc ne suspendra pas le jumelage
Contacté par Actu Toulouse, le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, explique pourquoi il ne souscrira pas à cette demande :
« En deux ans de présence au Capitole, François Piquemal ne sait pas toujours pas ce qu’est un jumelage. Je trouve cela inquiétant pour quelqu’un qui veut y revenir comme maire… Un jumelage, ce n’est pas une relation d’approbation de Toulouse vis-à-vis du gouvernement d’un pays. Les jumelages ont été développés pour promouvoir l’amitié entre les peuples. Les peuples sont là tout le temps alors que les gouvernements changent. Je n’ai aucune sympathie pour le gouvernement Netanyahou et je ne voterais pas pour lui si j’étais un citoyen d’Israël, mais je ne fais pas d’amalgame entre la ville de Tel Aviv et le gouvernement Netanyahou. Je n’ai pas plus fait l’amalgame entre la ville de Ramallah, avec laquelle Toulouse a un accord de coopération, et le Hamas lorsque ce dernier a commis ces attaques. Je n’ai pas suspendu cet accord de coopération avec Ramallah car cela aurait été faire supporter au peuple palestinien une attaque dont il n’est pas le fait. Car le Hamas ne représente pas l’ensemble du peuple palestinien ».
« Une manœuvre politicienne »
Jean-Luc Moudenc se dit par ailleurs « assez choqué » de ce qu’il estime être « une manœuvre politicienne avec un bas calcul électoral à la clef dans la perspective des élections municipales, puis des élections présidentielles ». Il poursuit :
« La manœuvre est grossière, c’est espérer tenter de capter les voix des concitoyens qui vivent dans les quartiers et qui sont de confessions musulmanes ou d’origine arabe. Ce ne sont pas les Gazaouis qui intéressent Monsieur Piquemal, mais ce sont les voix de ces Toulousains qui, de leur côté, ne sont pas dupes ».
Un jumelage avec Tel Aviv depuis 1962
Toulouse et Tel Aviv sont jumelées depuis 1962, et cultivent « des liens maintenus de façon ininterrompue par-delà les changements de municipalités », expliquait la collectivité en 2023, après les attaques terroristes menées par le Hamas à l’encontre de la population civile israélienne.
À l’époque, Toulouse avait indiqué que non seulement elle n’entendait pas mettre un terme au jumelage, et avait signé un nouvel accord de coopération pour « amplifier les échanges autour des défis majeurs relevés par les deux collectivités », notamment dans les domaines de l’économie et de la transition écologique.
Un accord de coopération avec Ramallah depuis 2010
Pour rappel, la Ville de Toulouse, a, depuis 2010, signé un accord de coopération avec Ramallah, la capitale administrative de l’autorité palestinienne. Un accord portant sur différentes thématiques, notamment sur la question de l’eau.
Un accord que les élus LFI demandent à renforcer dans leur prise de position commune.