« Ça m’a réveillé en sursaut. On a cru à une explosion. Tout le quartier l’a entendu », explique Cécile, habitante de Lafourgette, à Toulouse. Les orages qui ont éclaté dans la nuit de ce mardi 3 au mercredi 4 juin 2025 ont été largement remarqué dans la Ville rose. Deux éclairs, particulièrement puissants, sont apparus peu avant 1h du matin. Des éclairs accompagnés de forts coups de tonnerres qui ont pu tirer les habitants de leur sommeil. Sur les réseaux sociaux, certains parlaient de « superbolts », un terme qui sonne bien et qui fait penser à une très célèbre finale de championnat de football américain. Dans ce cas précis, il est incorrect de l’employer. Pour Actu Toulouse, Emmanuel Wesolek, président de Keraunos, l’observatoire français des tornades et orages, explique pourquoi.
Superbolt : de quoi s’agit-il ?
Keraunos a bien enregistré deux phénomènes :
- le premier à 00h39, en bordure sud de la Ville rose, à Vieille-Toulouse ;
- le second à 00h44, dans le secteur sud de Purpan, près du stade du TOEC.
« Pour les données foudre, on est aux alentours de 180 kA d’intensité », explique le spécialiste. Or, pour parler de « superbolt », que l’on peut traduire en français par « super-décharge », « il faut des valeurs nettement supérieures, au-dessus de 300 à 400 kA« .
Des impacts « puissants, mais pas exceptionnels »
Emmanuel Wesolek poursuit : « Ici, les impacts sont puissants sans être exceptionnels ». À titre de comparaison, le 19 mai dernier, à Lavaurette, dans le Tarn-et-Garonne, Keraunos avait enregistré un éclair à 500 kA !
« Mais en pleine nuit, et surtout en pleine ville, ils peuvent se faire remarquer, même s’ils sont moins intenses. »
Les nombreux commentaires laissés sur les réseaux sociaux ce mercredi matin permettent, en effet, de mesurer la surprise des habitants. Certains parlent « d’éclair éblouissant » suivi d’un coup de tonnerre puissant. « J’ai cru à la fin du monde le temps d’un instant à Toulouse », peut-on lire.
Parmi les images les plus impressionnantes, cette vidéo qui a capturé, au hasard du moment, une énorme détonation, suivie d’une impressionnante réverbération :
De quel type d’éclair s’agissait-il ?
Le président de Keraunos explique : « il existe deux grands types d’éclairs : les éclairs intranuageux qui sont les plus fréquents et qui ne touchent pas le sol ; et les autres, qui touchent le sol. Pour une petite proportion d’entre eux, ils ont un impact positif. Cela a été le cas cette nuit à Toulouse. Ce sont les plus puissants et ceux qui provoquent, généralement, les détonations les plus fortes ».
Ces éclairs « sont initiés au sommet des nuages d’orages et ont un gros parcours : ils font 10 à 15 cm de long, avec des intensités nettement plus fortes que la moyenne ».
De nouveaux orages à craindre ?
Faut-il s’attendre à de nouveaux orages ce mercredi ? Si la pluie a cessé de tomber à Toulouse à la mi-journée, Keraunos invite à la prudence. La Haute-Garonne n’est désormais plus en vigilance.
« Il y a toujours un risque aujourd’hui, mais nous allons rentrer dans une période plus calme. On a eu un axe Pyrénées / nord-est de la France très actif depuis vendredi soir. Dans le sud-ouest, il faudra rester vigilant jusqu’à ce soir », conclut-il.
