Et si un jour il y avait plus de plastique que de poissons dans les océans ? Cette hypothèse est prise très au sérieux par les scientifiques qui estiment même que, si rien n’est fait, cela pourrait devenir une réalité en 2050. Rien qu’en France, jusqu’à 500 tonnes de plastique sont transportés des fleuves aux océans chaque année.
Un barrage sur la Garonne
Une innovation imaginée dans la Ville rose avec le soutien de Toulouse Métropole pourrait permettre d’endiguer en partie le problème. D’ici quelques semaines, un barrage filtrant d’un genre bien particulier va en effet être déployé sur la Garonne, au niveau du pont de Blagnac.
Avec Plastic Vortex, l’idée est de stopper les déchets dès les fleuves, véritables autoroutes du plastique vers la mer.
Convoyeur automatisé
Le barrage fonctionne grâce à la dynamique naturelle du cours d’eau. Une structure flottante en « V » inversé, installée en oblique par rapport au courant, guide les déchets vers un point unique.
Sous la surface, des jupes immergées descendent jusqu’à 40 cm de profondeur, captant également les microplastiques et petits débris. Un convoyeur automatisé transfère ensuite les déchets collectés vers une benne en berge, prête à être vidée, triée et valorisée.
Bouteilles, mégots, pneus…
Les concepteurs de Plastic Vortex l’affirment : jusqu’à 90% des macro-déchets sont interceptés dès 1 mm de diamètre, qu’il s’agisse de bouteilles, sacs plastiques, mégots ou pneus.
À Toulouse, 8 tonnes de déchets doivent être ainsi collectées chaque année avant d’être triés et valorisés. Une goutte d’eau au regard des 2,5 millions de tonnes de plastique qui se retrouvent dans les océans chaque année. Mais une goutte d’eau dénuée de pollution.
« C’est une belle innovation et un projet qui a du sens », souligne Patrick Thaunay, cofondateur de Plastic Vortex. « Le dispositif ne fait pas de bruit et consomme très peu d’électricité. Et tout est conçu pour qu’on puisse surveiller le barrage à distance. »
Une trentaine d’autres sites en France

Le projet est né dans la Ville rose. En 2019, Plastic Vortex n’était alors qu’une association et avait testé son prototype de barrage filtrant sur la Garonne, déjà au niveau du quartier des Sept deniers et du pont de Blagnac.
Après ce déploiement sur la Garonne, les barrages Plastic Vortex pourraient être installés sur une trentaine d’autres sites en France. « Nous couvrirons 90% du territoire et capterons plus de 70% des déchets flottants qui se déversent dans nos mers et océans, soit plus de 175 tonnes de plastiques chaque année, estiment ainsi ses fondateurs. Cela représente l’équivalent de 9 millions de bouteilles plastiques collectées chaque année. »
Le barrage toulousain devrait être opérationnel cet été.