La fin de mois aurait pu mieux se terminer… Il y a deux semaines, un rat mort a été découvert dans la cuisine de la cantine de l’école de Cantelauze à Fonsorbes, près de Toulouse. Si la mairie assure avoir immédiatement pris les mesures nécessaires, le témoignage d’une agente de la cantine et les critiques de l’opposition révèlent une situation plus ancienne et complexe.
Une découverte choc dans la plonge
« J’ai crié quand je l’ai vu », se souvient cette employée de la cantine, qui a souhaité garder l’anonymat. C’est elle qui a découvert l’animal mort dans la zone de plonge. « Comme tous les jours, je me suis dirigée vers mon espace de travail et je l’ai découvert. Avec les autres agents, on ne savait pas qui alerter, j’ai fini par appeler le directeur », explique-t-elle.
Des mesures prises
La mairie — qui détient les murs, alors que le réfectoire et la cuisine sont gérés par le Muretain Agglo sur le temps scolaire — se veut rassurante et affirme avoir fait le nécessaire. « Dès que le rat a été découvert, les mesures sanitaires ont été prises », explique la maire de Fonsorbes, Françoise Siméon. « Les agents de Muretain Agglo sont intervenus, toute la vaisselle a été relavée, des appâts ont été déposés ».
Elle précise même que les travaux de réfection de la cantine, prévus pour cet été, ont été anticipés : « Cela a été un levier pour commencer les travaux plus tôt ».
Une alerte qui ne date pas d’hier
Mais du côté de l’opposition, tout ne s’est pas passé pas comme la maire le décrit. « Ce problème, ça fait bien huit ou neuf mois qu’il dure, peut-être plus », tranche Jean-Claude Pilet, élu à Fonsorbes, à l’opposition. Ce dernier assure avoir été alerté de la situation par des membres du personnel il y a déjà quelques mois. « On nous a signalé des excréments, des trous dans les murs, des galeries. Sur place, j’ai vu de mes propres yeux des crottes, des traces de passage. Alors le 6 septembre 2024, j’ai écrit à la maire sur le sujet. Des pièges ont par la suite été posés, mais ils n’ont rien donné ».

Des accusations qui résonnent avec ce que raconte l’agente de la cantine : « Deux fois par an, des dératiseurs passent. Au cours d’une de leur venue, ils nous ont indiqué que le 1er étage est envahi de rat, que la mousse expansive mise pour boucher les trous de moisissure est toute rongée. Combien de fois en arrivant sur les lieux, on a dû tout re-nettoyer avant la venue des enfants à cause des traces de passage des rongeurs. Et si un rat avait uriné sur une table, et qu’un enfant posait son pain dessus ? », s’énerve l’agente.

Des repas en extérieur
Ce rongeur retrouvé a eu l’effet d’un électrochoc. Aujourd’hui, la cuisine est fermée et les repas sont servis froids sous le préau, « préparés tout de même par la cuisine centrale », relate la maire. Mais cela n’efface pas le mal-être du personnel. « On en a marre de se battre, dénonce l’employée. On est deux à avoir donné notre préavis de départ à la fin août tandis qu’une autre collègue est en arrêt. Les conditions de travail ne sont pas bonnes, les règles d’hygiène ne sont pas respectées ».
Des conditions déplorables…
Une situation que Jean-Claude Pilet juge même intolérable : « les rats sont dangereux, vecteurs de maladies. On ne peut pas attendre. Il faut des mesures fortes. Là, il a fallu un rat mort dans une cuisine pour qu’on réagisse enfin ».
Alors que les travaux de rénovation battent leur plein, une inquiétude demeure : ce rat n’était-il que la partie émergée du problème ? L’agente de la cantine, désabusée, n’en doute pas : « Quand ils vont casser les murs, ils vont en trouver d’autres. Beaucoup d’autres ».