Pour lutter efficacement contre les îlots de chaleur et offrir un cadre de vie plus agréable à une population toujours croissante à Toulouse, la Ville et la Métropole ont une ambition commune : faire revenir la nature en ville. Afin de reconnecter les Toulousains aux paysages qui les entourent, notamment autour des fleuves, rivières et forêts qui façonnent la Ville rose et ses alentours, cinq projets de Grands Parcs sont en cours de réalisation dans 23 communes. Voici ce qui est prévu.
Étendre, densifier et rendre accessible les parcs naturels
Ce mercredi 18 juin 2025, la mairie et la Métropole de Toulouse inauguraient la nouvelle piste cyclable qui longe le futur parc de l’île du Ramier. Un futur îlot de fraîcheur qui s’inscrit dans l’un des cinq Grands Parcs de Toulouse et ses alentours : le Grand Parc Garonne.
En effet, pour construire ce projet à grande échelle, la Ville et Toulouse Métropole axent leurs efforts auprès de cours d’eau qui traversent le territoire. Outre la Garonne, le Touch, l’Hers, les canaux, ainsi que le relief naturel de la Margelle sont concernés.
Ces rivières ont donné leurs noms aux cinq futurs grands parcs qui permettent ainsi de densifier la trame verte et bleue du territoire. L’objectif est donc de créer des continuités naturelles dans la ville, revaloriser les aménagements existants et en créer de nouveaux, offrir de nouveaux espaces de loisirs et y favoriser les modes de déplacements doux.

L’île du ramier au cœur du Grand Parc Garonne
Parmi ces projets, le Grand Parc Garonne est sans doute le plus emblématique. Il s’étend sur 32 kilomètres le long du fleuve et traverse sept communes, de Toulouse à Saint-Jory. Il a été initié par la restauration des quais et ports de Toulouse, ainsi que l’aménagement de pistes cyclables et piétonnes à Gagnac-sur-Garonne, Blagnac ou encore Beauzelle.
L’un des sites phares de cette transformation, c’est l’île du Ramier, en plein cœur de Toulouse. Longtemps occupée par le parc des expositions, elle est en train de se métamorphoser. Les anciens halls laisseront place tour à tour, à de nouveaux équipements. Le hall trois sera un futur espace dédié aux sports, loisirs et culture. Le hall 7 est au coeur d’un vaste projet de Cité de la natation prévue pour 2027 tandis qu’une déchèterie urbaine et un espace pédagogique sur le réemploi sont prévus dans le hall 9.
Mercredi 18 juin 2025, la Ville et la Métropole inauguraient la nouvelle piste cyclable qui longe le futur parc du Ramier. L’occasion de faire un point d’étape sur les aménagements : 400 000 arbres, arbustes et fleurs ont été plantés en un an, l’entrée de la piscine Nakache a été totalement végétalisée et les espaces de jeux et de repos sont en cours de réalisation.

L’objectif est clair : faire de cette île un grand parc naturel, ouvert à tous, en plein centre-ville. Pour faciliter son accès, les passerelles Robert Poujade et Anita Conti assurent déjà des connexions piétonnes et cyclables avec les quartiers voisins. Deux autres sont prévus en cas de réélection municipale, afin de rejoindre Croix-de-Pierre et Saint-Michel.

Redynamiser les canaux en les préservant
Un peu plus loin, les canaux, celui du Midi, de Brienne ou encore le canal latéral à la Garonne, deviennent eux aussi des axes forts de cette transformation. À travers le Grand Parc Canal, Toulouse Métropole veut leur redonner toute leur place dans la vie des quartiers.
En partenariat avec les Voies Navigables de France (VNF), le projet Grand parc Canal vise à protéger les berges classées au patrimoine mondial de l’UNESCO. Pour les mettre en valeur, l’agglomération a confié la conception du projet à l’Atelier Jacqueline Osty, reconnu pour son approche sensible entre ville et nature. Leur ambition : repenser les canaux comme de véritables artères vertes et vivantes.
Le plan-guide du Grand Parc Canal s’organise autour de plusieurs fils conducteurs : un « fil vert » pour renforcer la nature et la biodiversité sur les berges, un « fil des mobilités » pour faire plus de place aux piétons, cyclistes et transports doux, un « fil des usages » pour inventer de nouveaux lieux de vie et de détente, et un « fil de l’eau » pour relancer la navigation fluviale et le tourisme… Pour un projet co-construit avec les habitants.
L’un des exemples les plus concrets est le parvis de Brienne, en plein centre de Toulouse, avec son futur lieu de promenade végétalisé, terminé fin 2025, qui sera complété par un jardin de 1 500 m², une piste cyclable et la restauration de l’écluse Saint-Pierre.
D’autres sites emblématiques sont aussi en cours de transformation : le port de l’Embouchure, le bassin des Filtres, le port Saint-Sauveur, ou encore les écluses de Saint-Jory et Fenouillet, où de nouveaux pontons, zones de pique-nique, espaces verts et mobilier urbain prennent place petit à petit.

L’Hers, le Touch et la Margelle, des parcs à renforcer
Cette stratégie de grands parcs ne se limite pas au cœur de la ville. Moins connus que la Garonne ou les canaux, les rivières de l’Hers, du Touch et le relief naturel de la Margelle viennent compléter cette grande trame verte. Situés pour la plupart en zones périurbaines, ces trois Grands Parcs s’étendent à l’est, à l’ouest et au sud-ouest du territoire.
Le Grand Parc de l’Hers s’appuie sur un réseau de 77 kilomètres de rivières et de petits cours d’eau qui traversent 13 communes du nord au sud, de Saint-Jory à Saint-Orens-de-Gameville. Un plan d’action a été élaboré en 2023 avec l’appui d’acteurs locaux, et les premières actions concrètes démarrent courant juin 2025. Elles consistent à aménager des « portes d’entrée » du parc, avec mobilier de détente, plantations, panneaux d’information, notamment à Saint-Jory et Saint-Orens, avant de s’étendre progressivement.
À l’ouest, le Grand Parc du Touch concerne lui aussi quatre communes. Ce territoire, structuré par une trame verte et bleue naturelle, bénéficie d’un plan-guide construit à l’issue d’une concertation finalisée en avril 2025. Les premiers aménagements, prévus pour début 2026, viseront à rendre le site plus lisible et accessible, tout en préservant ses écosystèmes.
Enfin, au sud-ouest de la Métropole, le Grand Parc Margelle relie plusieurs espaces verts existants, du domaine agricole de Candie au parc de la Cépière, en passant par le château de la Reynerie. Cette ancienne bordure de la Garonne, aujourd’hui en surplomb, servira de lien naturel entre Toulouse, Cugnaux et Villeneuve-Tolosane. Ici, l’accent est mis sur la valorisation d’un patrimoine agricole et paysager, avec un plan d’action prévu entre 2026 et 2032.