La finale régionale en Occitanie des Petits champions de la lecture se déroulera le samedi 27 avril (14h30) à la Médiathèque José Cabanis de Toulouse. L’occasion de se questionner sur le goût de la lecture chez les jeunes. L’organisatrice est notre invitée.
Alors que la dernière étude du Conseil National du Livre montre que les Français lisent de moins en moins – 56% de lecteurs réguliers en 2024 contre 61% en 2023 – donner le goût et le plaisir de la lecture dès le plus jeune âge est un véritable enjeu. Les Petits champions de la lecture est un grand jeu de lecture à voix haute qui a réuni cette année plus de 7.900 classes de CM1/CM2 en France et à l’étranger, soit plus de 200.000 enfants inscrits. Les 23 petits lauréats sélectionnés lors des finales départementales en région Occitanie, auront trois minutes de lecture à voix haute pour tenter d’émouvoir et convaincre les membres du jury lors de la finale régionale à Venelles. Objectif : présenter la région lors de la Grande finale nationale le 25 juin prochain à la Comédie Française à Paris.
« ici Occitanie » : Vous êtes l’organisatrice de ce grand jeu dédié à la lecture, 571 classes de la région y participent, en quoi ça consiste ?
Luana Morin : « On est un jeu qui se déroule en quatre étapes et donc là on est sur la troisième étape du jeu, l’étape régionale. Les enfants vont être invités à lire sur scène un extrait de trois minutes d’un ouvrage qu’ils auront choisi à voix haute.
Un concours pour redonner le goût de la lecture, ce peut être excluant ?
Non, pas du tout. Ce qu’on constate c’est qu’il y a une vraie cohésion et qu’il y a quelque chose aussi du jeu collectif. Les classes accompagnent très souvent leurs champions sur les différentes étapes et leur donnent leurs petits conseils d’amélioration, les petites critiques qui font que la lecture va s’améliorer.
La solution est-elle de supprimer les écrans ?
Ce dont on se rend compte en tout cas, c’est qu’en lisant, les enfants développent beaucoup leur imaginaire, développent des temps de partage aussi avec leur famille. Et c’est ce que les enfants nous disent quand on les rencontre sur les différents événements, c’est que c’est aussi des moments où ils partagent des ouvrages, des lectures qu’ils aiment avec leurs proches. Ce dont on se rend compte, c’est qu’on est sur quelque chose qui facilite la communication, qui facilite l’imaginaire au niveau des enfants qu’on rencontre.
Les études le montrent, les enfants passent dix fois plus de temps sur leurs écrans que sur leurs ouvrages. Et effectivement, nous, avec ce jeu, les petits champions de la lecture, l’objectif, c’est de recentrer leur attention sur des ouvrages. On est bien conscients que l’attention est différente face à un écran qu’avec un livre.
Un livre reste un livre, un enfant qui lit même une BD ou un manga, c’est positif ?
Oui, complètement. Au concours, les enfants sont totalement libres du choix de l’ouvrage qu’ils choisissent de nous lire. Ils peuvent le modifier, le conserver. L’objectif c’est vraiment que chacun lise ce qu’il a envie de nous lire. C’est vrai qu’il y a des grands classiques, on est bien conscients qu*’Harry Potter,* on va l’entendre, que le petit Nicolas, on va l’entendre, c’est sûr et certain. Mais on a également d’autres ouvrages qui sont un peu plus surprenants, qui sont vraiment des choix personnels des enfants. Et au-delà de ça, on a une playlist littéraire, qui est une sélection d’ouvrages qu’on propose aux enfants chaque année, qui se renouvellent tous les ans, avec des ouvrages qui sont parus dans l’année. Et on se rend compte qu’il y a aussi beaucoup d’ouvrages qui nous sont lus lors des finales, qui sont relatifs à cette playlist.
D’après la récente enquête de l’Ipsos, la moitié des enfants de moins de 12 ans lisent presque tous les jours. Le décrochage se fait plutôt à l’entrée au collège où plus d’un tiers d’entre eux arrêtent de lire. Comment on explique ce décrochage en fonction de l’âge ?
On se rend compte qu’il y a quelque chose qui est lié aux écrans à l’entrée au collège et au niveau de la lecture on a 40% d’enfants à l’entrée au collège qui n’ont pas le niveau attendu en matière de fluidité au niveau de leur lecture. Donc, il est certain qu’il y a ce décrochage qui est forcément lié à la présence des écrans. Mais au-delà de ça, peut-être une présence du livre qui est moins présente à la maison, par exemple, ou autour d’eux.
Les enfants sont plus de 42% à avoir déjà écouté un livre-audio, est-ce que c’est une tendance que vous remarquez ?
Oui, complètement. Et dans cet exercice d’oralité, nous on promeut la lecture à voix haute qui va vers cette question de partage, de partage de l’ouvrage, de partage de l’oralité. On constate chez nos lecteurs qu’il y a aussi une grande écoute au niveau des livres, des audiobooks de la lecture à voix haute. »
https://www.francebleu.fr/occitanie/haute-garonne-31/toulouse-31555