Ce mardi, à l’initiative de la CGT, une table ronde était organisée pour aborder les défis du futur pour l’aérospatial. UN secteur en pleine réinvention.
Ce mardi 10 juin, à la Bourse du Travail de Toulouse, la CGT organisait une table ronde, des Assises de l’aérospatial, pour discuter des défis et problématiques du secteur. Et ils sont nombreux : face à des cadences toujours plus élevées, dans un secteur en pleine croissance, le premier défi est celui de la modernisation explique Jérémy Rondeau, délégué syndical central airbus Atlantique : « certains bâtiments sont vieux de 50 ou 60 ans, avec une charpente métallique et une verrière au plafond, une vraie fournaise l’été. » Des travaux de modernisation entamés par Airbus, géant mondial et moteur du secteur notamment dans le bassin toulousain.
L’aérospatial face au futur
Dans un contexte de changement climatique, ces modernisations de bâtiments pourraient aussi servir à créer des locaux, plus verts, en adéquation avec la logique écologique et les ambitions affichées par Airbus. « Mais ça, pas encore, je n’ai pas l’impression que c’est vraiment la priorité » grimace Jérémy Rondeau. « On est encore loin d’avoir ne serait-ce qu’un parking couvert avec des panneaux solaires.«
Dans ce colloque où de nombreux responsables syndicaux mais aussi quelques responsables politiques comme le député de gauche Jacques Oberti ont pris la parole, est revenue aussi la question du sens donné au travail. Une question d’autant plus importante que les convictions sont ébranlées, dans un contexte de guerre en Ukraine et de militarisation de la production à la demande du gouvernement raconte Vanessa Pedinoti, déléguée syndicale. « Ça peut vouloir dire qu’il y a des gens qui se réorientent. Quel est le sens du travail dans un contexte de militarisation qui va faire que le bassin industriel toulousain va devenir le bassin industriel du réarmement ? Toute faille de sécurité en plus est mise sur le dos des travailleurs, donc ça veut dire des procédures extrêmement exigeantes. Il y a beaucoup d’ingénieurs, notamment des jeunes, qui se politisent autour des questions de l’écologie ou de la guerre,; et pour qui une des solutions est de démissionner.«
Une remise en question qui peut mener jusqu’à la démission et l’intégration de start-ups du secteur, pour travailleur sur d’autres projets. C’est ce que qu’a fait le spationaute Philippe Perrin. Désormais chez la start-up Blue Spirit Aero, il travaille sur les avions de demain, ceux qui seront amenés à faire les vols internes. des avions « aux ailes pliantes, qui se déplieront pour plus d’efficacité, et qui qui fonctionneront à l’hydrogène gazeux, plus facile et moins dangereux à produire que le liquide. des avions de quatre à six places, qui pourraient voler d’ici 2050. »
https://www.francebleu.fr/occitanie/haute-garonne-31/toulouse-31555