Les mouettes et les goélands sont des oiseaux emblématiques des bords de mer. Ils vivent habituellement près des côtes, notamment en Bretagne. Pourtant, il n’est pas rare d’en apercevoir près de la Garonne, en plein centre-ville de Toulouse.
En vous baladant sur les berges de la Garonne, vous avez peut-être déjà aperçu des goélands leucophées ou entendu des mouettes rieuses. Si Toulouse n’est pas une ville côtière, ces oiseaux marins ont tout à fait leur place ici.
Delphine habite Toulouse depuis 60 ans, et n’est plus surprise de voir des goélands. “Je suis habituée, je les vois souvent nager au-dessus de l’eau près du barrage”, confie la sexagénaire. “C’est agréable, ça permet de s’évader. On a l’impression d’être proche de la mer”, ajoute-t-elle.
“C’est une espère qu’on retrouve là où l’être humain est”
Alors certains tentent d’expliquer leur présence, comme Gilles, 52 ans : “entre le changement climatique et le monde qui bouge, plus rien ne m’étonne”. Laure, elle, a vécu à Saint-Malo pendant plusieurs années. Selon elle, si les goélands viennent jusqu’à Toulouse, c’est pour manger. “Ils cherchent de la nourriture, ils vont là où il y a des poubelles et des touristes”, lâche-t-elle, amusée.
“C’est une espère qu’on retrouve là où l’être humain est”, explique Matthieu Bergès, chargé d’études ornithologiques pour l’association Nature en Occitanie (NEO). Les goélands leucophées, reconnaissables à leur tête blanche et leur bec jaune, se nourrissent de charognes, d’autres espèces plus petites, mais aussi de déchets. “Ils sont opportunistes”, résume l’expert.
“Le goéland n’est pas une menace”
Certains goélands sont bagués, ce qui permet de suivre leurs déplacements grâce à des balises GPS. Le constat est clair : ce sont des oiseaux qui se déplacent énormément. Ils remontent les cours d’eau depuis la Méditerranée ou l’Atlantique, pour arriver jusqu’à Toulouse. “J’en ai observé un qui est né en Espagne”, raconte même Matthieu Bergès.
“Le goéland n’est pas une menace”, explique Matthieu Bergès, précisant que si c’était une espèce problématique, elle se développerait très vite. Or les effectifs sont stables depuis les années 70. C’est l’hiver qu’ils sont le plus nombreux. “On peut voir jusqu’à 2.000 individus à l’échelle de Toulouse et ses environs”, complète l’expert.
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