Ces bornes grises et jaunes apparaissent dans le paysage du centre-ville de Toulouse (Haute-Garonne). D’ici la fin de l’année 2025, elles seront plus de 500, disséminées dans les lieux stratégiques. Des cendriers pour lutter contre la pollution engendrée par les mégots jetés dans la rue.
Les fumeurs n’auront bientôt plus d’excuses à Toulouse. Pour jeter son mégot, ce sera désormais la poubelle ou le cendrier. Faute de quoi, l’amende risque d’être sévère. La ville lutte contre ce fléau particulièrement polluant.
Sur les bords de Garonne, les agents métropolitains sont à l’offensive, armés de cendriers, pour lutter contre la prolifération des mégots : « On est amené à mettre des cendriers comme ça sur le centre-ville à Toulouse, oui », reconnaît cet employé municipal.
Sur la place Saint-Pierre à Toulouse, des milliers de mégots de cigarettes finissent chaque jour à l’eau et terminent leur course dans l’océan Atlantique. • © FTV
Plus de 500 cendriers de ce type seront déployés sur toute la métropole d’ici la fin de l’année. Car le mégot est un vrai fléau qui contamine toute la ville et particulièrement cette place, située en bordure de Garonne, très fréquentée par la jeunesse toulousaine.
« On ramasse oui », avoue cette employée d’un établissement sur la place. « Les clients, si on ne leur met pas de cendrier, ils jettent par terre. Ce n’est pas tout le monde. Certains les mettent sur la table, mais d’autres s’en fichent. On a de la chance d’avoir la mairie qui passe le souffleur le matin avant qu’on mette la terrasse, donc c’est relativement propre », poursuit-elle.
À Toulouse, comme partout en France et dans le monde, les habitudes ont malheureusement la vie dure : « Moi, je suis quelqu’un qui fait très attention », affirme Lise, serveuse. « J’essaie de les jeter dans les poubelles. Mais c’est vrai qu’on ne nous donne pas de cendrier portable dans les bureaux de tabac. Ils vendent des cigarettes, ils pourraient les vendre aussi. C’est vrai que c’est dommage ».
Car le mégot est un méga polluant inversement proportionnel à sa taille. Il renferme 2500 substances toxiques concentrées dans ce seul déchet. Et circonstances aggravantes ici, en bord de Garonne. Les mégots se retrouvent dans le fleuve.
« Écraser un mégot dans la rue, ça peut coûter très cher », explique Nicolas Misiak, conseiller municipal de Toulouse en charge de la propreté. « C’est 135 euros environ une amende. Et ça peut monter jusqu’à 450 euros. C’est surtout une grosse bêtise parce que le mégot termine dans le système d’eau pluviale qui termine dans la Garonne et donc dans l’océan. »
Chaque jour dans le monde, 12 milliards de mégots sont jetés. Un petit geste comme une goutte d’eau dans l’océan de déchets, à chacun de l’écraser et d’éviter qu’il finisse dans les océans.
Dans la ville Rose, des initiatives existent pour tenter de pallier ce problème environnemental. Dernier exemple en date, l’organisation dimanche 25 mai d’un Mégothon réunissant diverses associations.
Et le constat est sans appel. En deux heures, les bénévoles ont ainsi récolté 58 000 mégots, représentant la pollution de 11 600 piscines olympiques.
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