Le groupe Thales Alenia Space annonce ce lundi 2 juin le gel du plan de suppression de postes, prévus dans toute l’Europe. 780 emplois étaient concernés sur le site de Toulouse. Les syndicats se félicitent d’une première victoire et espèrent désormais l’abandon du projet.
La direction de Thales Alenia Space fait finalement marche arrière. En visioconférence ce lundi avec les syndicats, elle a annoncé le gel du plan, qui prévoyait la suppression de 1300 emplois, dont 1124 rien que pour la France.
C’est un premier pas pour les syndicats de Thales Alenia Space, en lutte depuis plusieurs mois pour préserver leurs emplois. Ce lundi, en visioconférence avec leur direction, ils ont appris le gel jusqu’à la mi-2026, du plan qui prévoyait de supprimer 1300 emplois dans toute l’Europe.
L’intersyndicale souhaite que Thales Alenia Space retire son plan de suppression de 1000 emplois, mardi 17 septembre 2024. • © FTV
« On a toujours dit que ce plan mettait en difficulté la pérennité de l’entreprise », explique Thomas Meynadier, délégué syndical CGT. « L’entreprise voulait donner des gages aux actionnaires, mais elle est confrontée à la réalité et ne peut pas faire autrement ».
Depuis le 7 mars 2024, le syndicat CGT défendait le manque de justification industrielle et économique. Le cabinet Syndex avait en fin d’été 2024 confirmé l’analyse de la CGT en indiquant que le plan n’avait, de plus, aucune justification financière.
Car l’activité du spatial se maintient depuis une dizaine d’années à raison de 12 satellites géostationnaires construits chaque année.
$ASTS #SatCo IRIS² is built on the idea to make something « without the Americans » to build something similar to Starshield. ESA and the European Commission awarded European companies such as Airbus Defence and Space, Thales Alenia Space and Arianespace to build « a… https://t.co/FzYjCSGl72 pic.twitter.com/06RnjXrOQy
— Peter LINDM🅰️RK (@peterlindmark) May 17, 2025
Un chiffre qui devrait même progresser d’ici 2033. « Depuis le début de l’année on a décroché deux contrats de satellite, l’un pour le Japon, l’autre pour la Norvège », affirme Thomas Meynadier. « Et puis on démarre la constellation européenne IRIS2, destiné à garantir l’indépendance et la souveraineté de L’Europe en matière de télécommunications. C’est 5 ans de travail plus la maintenance et le renouvellement des satellites d’ici 8/10 ans ».
Face à une telle charge de travail, Thales Alenia Space ne pouvait donc pas se permettre de supporter des pénalités de retard, en cas de délais non tenus. Alors supprimer presque 1/3 des postes rien que sur le site toulousain paraissait compliqué. Mais les syndicats ne s’arrêteront pas là.
« Avec l’intersyndicale CGT, CFDT, FO et CFE-CGC, nous demandons l’abandon pur et simple du projet », confirme Thomas Meynadier. « Nous demandons même de nouvelles embauches car il va nous manquer un millier de salariés d’ici la fin de l’année pour tenir le rythme des contrats et éviter la souffrance au travail qui pèse actuellement sur les effectifs ».
La direction du groupe ne s’est pas exprimée sur ce retour en arrière. Ces dernières semaines, les syndicats de Thales Alenia Space avaient rencontré les députés pour faire part de leurs craintes. Ils seront dans la rue pour la journée d’action du jeudi 5 juin avant de travailler sur l’avenir de la filière, lors des journées du spatial le 10 juin prochain.
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