C’est un contrat record que vient de conclure CLS, basée à Toulouse (Haute-Garonne), avec l’Indonésie. Pour un total de 93 millions d’euros, l’entreprise spécialisée dans la surveillance des océans va poursuivre le développement d’un système de météorologie marine au profit de l’archipel.
C’est un système innovant dont CLS, filiale du CNES, va poursuivre le développement en Indonésie. Après un premier contrat conclu en 2020, l’entreprise toulousaine a annoncé ce 27 mai 2025, la deuxième phase de son programme de développement d’outils d’observation et de prévisions de météo marine en Indonésie. Objectif : « renforcer la sécurité, l’efficacité et la durabilité des activités maritimes menées dans l’archipel indonésien. » Le tout pour la somme de près de 100 millions de dollars.
Bouées dérivantes, flotteurs océanographiques, radars côtiers ou station météo… Le maillage de l’archipel indonésien, qui compte plus de 17.000 îles, s’annonce particulièrement fin. La deuxième phase de développement d’un système de météorologie maritime de nouvelle génération en Indonésie va effectivement s’appuyer sur plus de 200 instruments de mesures.
« Il y a un peu plus d’une centaine d’instruments permanents. Et puis, il y a les instruments dérivants qui finissent par se perdre parce qu’on n’en garde pas le contrôle, mais qui sont très importants parce qu’ils mesurent à des endroits où on ne va jamais« , précise Michel Dejean, responsable de la météorologie marine chez CLS.
Une quantité de données gigantesque va ainsi être recueillie par satellite. Les données seront ensuite traitées par un supercalculateur. L’objectif est de mieux comprendre le fonctionnement des océans, leurs échanges avec l’atmosphère et leur impact sur la météo pour, ensuite, affiner les prévisions.
« On parle d’un modèle couplé qui permet de prévoir la météorologie, mais aussi l’océanographie et les vagues, explique Sophie Besnard, directrice du développement international de CLS. Et puis l’étape d’après, c’est, non seulement d’utiliser les modèles de météorologie classique, mais utiliser l’intelligence artificielle pour avoir une approche, pas seulement déterministe, mais empirique, basée sur ce que l’on observe et les expériences passées de phénomènes métrologiques qui ont eu lieu en Indonésie. »
Le système de pointe devrait permettre une surveillance en temps réel de ce qui se passe en mer et de lancer des alertes précoces pour des inondations côtières. Le projet devrait être totalement concrétisé fin 2028. D’autres pays sont d’ores et déjà intéressés par cette technologie innovante.
(Propos recueillis par Christophe Romain et Olivier Denoun)
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