« On pourrait filtrer 70 % des macrodéchets », un barrage filtrant installé sur la Garonne

C’est un étrange objet flottant qui vient d’émerger sous le pont de Blagnac à Toulouse. Un barrage dont la mission est de filtrer les déchets plastiques avant qu’ils ne soient emportés vers l’océan Atlantique. 8 tonnes d’objets pourraient ainsi être captées chaque année dans l’agglomération toulousaine. Un premier pas vers la protection des océans.

Capter 425 000 bouteilles de plastiques et 8 tonnes de déchets chaque année au fil de la Garonne, c’est l’objectif du barrage Vortex 150. Implanté au niveau du pont de Blagnac, ce barrage en forme de V inversé a été conçu pour filtrer les macrodéchets avant qu’ils ne rejoignent les eaux de l’océan Atlantique.

C’est une jeune entreprise toulousaine qui travaille depuis plusieurs années sur ce projet. « L’intérêt est de se situer en aval qu’une concentration urbaine. Et on sait déjà qu’avec 31 barrages de ce type implantés à des endroits stratégiques que l’on déjà définis, on serait capables de couvrir 90 % du territoire du pays et collecter 70 % des macrodéchets flottants qui partent ensuite vers la Méditerranée, l’océan ou la Manche. C’est énorme ! C’est plus de 9 millions de tonnes de déchets », explique Patrick Thaunay à la tête de la société Plastic Vortex.

Le système est conçu pour récupérer les déchets et les microplastiques jusqu’à 1 mm de diamètre, indique Plastic Vortex dans sa présentation, grâce à un système de « jupes » immergé à 40 cm de profondeur. Tout ce qui a pu être récolté sera par la suite transféré vers une benne de tri grâce à un tapis convoyeur.

La pollution plastique est au cœur des préoccupations dans le cadre du sommet des océans qui vient de s’ouvrir à Nice. Quand on sait que 80 % des déchets plastiques qui finissent leur course dans les océans proviennent des fleuves et des rivières, l’initiative toulousaine résonne.

Le barrage toulousain permet de systématiser la récupération des déchets. Il est le premier et entrera en test dès cet été. « Ce barrage est un système breveté. On est tributaire des conditions climatiques et des courants. Chacun devra donc s’adapter spécifiquement. Ici, on aura un barrage qui pourra s’ouvrir en cas de forte crue pour la laisser passer et se remettre en place après », précise Patrick Thaunay persuadé que la protection des océans et des mers commence dans les rivières qui charrient des tonnes de mégots, bidons, bouteilles.

Après analyse des résultats, 31 barrages du même type pourraient être implantés en France dont 10 en Occitanie.

Propos recueillis par E.Wat

UNOC 2025 – Sommet des océans

Du 9 juin au 13 juin 2025

Lieu de l’événement: Nice