La vague de chaleur, qui traverse la France depuis ce mardi 10 juin n’est pas un événement isolé. Et il va falloir s’attendre à en vivre d’autres en 2025 et les années qui suivent. Pour Météo France, ces phénomènes sont directement liés au réchauffement climatique.
Des températures jusqu’à 35 degrés du nord au sud, des orages isolés mais violents, la météo joue au yoyo depuis le 10 juin sur la France. Comment analyser ces phénomènes ? Faut-il y voir les premiers effets du réchauffement climatique ? Voici quelques éléments de réponse.
Il a encore fait très chaud ce jeudi 12 juin. Dans l’Ouest, « les températures ont été remarquables ce mercredi, avec jusqu’à 35 °C à Toulouse et 38°C à Nîmes », indique Météo France. « Les fortes chaleurs s’étendent désormais vers l’est ».
⚠️ Fortes chaleurs et #orages : les dernières infos ⚠️ ⛈️ Mercredi soir, forts orages dans le Sud-Ouest : grêle et rafales possibles 🌡️Jeudi : l’air chaud se déplace au Nord et à l’Est (30 à 32°C) 📈Vendredi : journée la plus chaude (30 à 35°C). 👉 https://t.co/SBcDaJ44jS pic.twitter.com/mrF93VXUt5
— Météo-France (@meteofrance) June 11, 2025
Ce vendredi 13 juin sera pourtant la journée la plus chaude à l’échelle nationale avant une baisse des températures ce week-end. « Dès vendredi après-midi et jusqu’au week-end, des orages potentiellement forts sont prévus, alimentés par l’air très chaud, devenant de plus en plus humide », prévient Méteo France. Les maximales devraient encore atteindre 30 à 35 °C.
Alors pourquoi cette instabilité ? La France se retrouve coincée en ce moment entre l’air très chaud, qui remonte du sud et l’air plus frais présent sur l’Atlantique, ce qui provoque des orages. La façade Atlantique a été touchée ce mercredi. Une nouvelle salve est attendue ce vendredi en fin de journée dans la moitié nord de la France. Cette instabilité persistera jusqu’au week-end.
Plusieurs régions devraient être touchées par des phénomènes potentiellement violents avec des chutes de grêle, de fortes rafales et d’intenses pluies, au moins jusqu’au samedi 14 juin. « Après ces orages, les températures ne devraient pas dépasser les 30 °C, mais l’humidité encore bien présente rendra l’ambiance parfois tropicale, sous des nuages bas », explique Météo France. Il faudra attendre dimanche, pour retrouver un temps calme et sec par l’ouest.
Ce coup de chaud précoce n’est pas le premier en 2025. La fin du mois de mai a déjà marqué les esprits, avec des températures estivales approchant 35 °C dans le Sud-Ouest et dépassant déjà 30 °C en Bretagne ou à Paris. « L’épisode de chaleur qui nous concerne cette semaine est notable par son intensité, jusqu’à 36 à 37 °C, avant le 15 juin, sans être inédit », précise Météo France. Il devrait également être bref. La France a déjà connu des événements du même type en juin, dont des vagues de chaleur historiques.
En 2003, du 12 au 14 juin, les températures avaient dépassé 35°C dans le Sud-Ouest avec une maximale de 38,1°C, à Toulouse, le 14 juin. Plus récemment en 2022 les températures ont dépassé les 37°C dès le 15 juin à Toulouse. Au total Météo France a comptabilisé 50 épisodes de chaleur depuis 1947, dont dix ont commencé en juin. La vague de chaleur la plus précoce a commencé le 15 juin 2022. La température la plus élevée mesurée en France a été atteinte fin juin, le 28 juin 2019 avec 46 °C à Verargues (34).
« Sous l’effet du changement climatique, on observe des événements de forte chaleur de plus en plus tôt dans la saison, dès la mi-juin à l’échelle nationale, comme en 2005 ou en 2022 et aussi de plus en plus tard dans la saison, après le 15 août, depuis 2001 », affirme Météo France. Les Français doivent donc se préparer à connaître un réchauffement moyen lié aux activités humaines.
Les Français vont devoir s’adapter à des conditions de vie plus dures en 2100. • © Capture d’écran X
Il pourrait être de + 4°C par rapport à la période préindustrielle d’ici à 2100 et de + 2,7°C à l’échéance 2050, selon la Trajectoire de Réchauffement de référence pour l’Adaptation au Changement Climatique (TRACC). Dans une France à + 2,7°C, les vagues de chaleur pourraient se produire à partir de début juin et durer jusqu’à mi-septembre. Dans une France à + 4°C, elles pourraient apparaître dès la mi-mai et s’étendre jusqu’à fin septembre et alors durer jusqu’à deux mois en continu.
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