Une étude du Figaro, basée sur les travaux des scientifiques du GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), classe en deuxième position la ville d’Albi, dans le département du Tarn, parmi les villes de France les plus impactées par le réchauffement climatique.
L’été arrive, les températures augmentent, ce n’est qu’un aperçu de ce qui nous attend d’ici 2100. Albi est, déjà, la deuxième ville de France la plus impactée par le réchauffement climatique.
les tendances du réchauffement climatique à Albi pour 2100 • © Ftv
Le midi-toulousain et donc le Tarn est particulièrement concerné par ce nombre de jours de température très élevé.
Jean-Michel Soubeyroux – climatologue Météo France
Les aménagements des dernières années de nos centres-villes ont souvent fait la part belle au minéral à la place du végétal. De beaux et grands espaces totalement dégagés, où déjà on manque d’ombres et donc de fraîcheur l’été, ce n’est qu’un début !
Visuel de la future place du Griffoul. • © Mairie d’Albi
Une élue d’opposition nous emmène sur la place du Griffoul, c’est la dernière place aménagée de la ville d’Albi, « elle montre ce qu’il ne faut plus faire en termes d’aménagement, la priorité n’a pas été la végétalisation« . La place est recouverte de dalles, seule une petite surface est destinée à accueillir de la végétation. « C’est un véritable concentrateur de chaleur, on voit que les espaces végétaux sont en fait très encerclés et très réduits, par rapport à toute la surface de la place, on se demande comment un arbre pourra exister » assure la conseillère municipale d’opposition.
Albi va se réchauffer parce que c’est une ville qui est dans une cuvette. La ville est construite en briques qui emmagasine la chaleur et qui la restitue le soir. Il faut vraiment concentré l’argent public pour rafraîchir la ville.
Nathalie Ferrand-Lefranc – conseillère municipale d’opposition
La question de la végétalisation n’est pas nouvelle, mais son impact sur les températures ressenties devient de plus en plus important. Ainsi, à Albi, la ville a doublé la surface travaillée d’espaces verts et divisé par trois sa consommation d’eau.
Avec ces canicules, j’aime rappeler une chose importante et mal connue :▶️ Quand le Giec dit qu’on est sur une trajectoire mondiale de +3°C, cela signifie environ +𝟒,𝟓 °𝐂 𝐞𝐧 𝐅𝐫𝐚𝐧𝐜𝐞 !Petit thread explicatif 👇(1/6) pic.twitter.com/urThQGPJYP
— Quentin Perrier (@QPerrier) June 20, 2022
L’adjoint au maire d’Albi en charge du développement durable, Jean-Michel Bouat, explique que des « sondes sont placées tous les 4 arbres nouvellement plantés pour suivre leur besoin en eau » afin de les arroser au plus juste. « Depuis 2014, la ville s’est lancée dans des opérations très transversales que ce soit la place du végétal dans la ville, la renaturation, le travail sur les mobilités douces et la place de l’arbre » explique-t-il.
La frustration aussi fait que sur tous les espaces publics, on ne peut pas planter des arbres partout parce qu’il y a tous les réseaux d’eau, d’électricité qui circulent en sous-terrain.
Jean-Michel Bouat – adjoint au maire d’Albi, en charge du développement durable
Les aménagements de nos villes vont donc devenir un véritable enjeu politique.
Parmi les 10 premières villes de France les plus touchées par le réchauffement climatique, 4 sont en région toulousaine, Castres en 4ème position, Toulouse en 7ème et Montauban en 9ème position des villes.
Il sera, peut-être même, question dans un avenir plus ou proche de l’habitabilité des centres-villes.Un outil est à la disposition des communes : le coefficient de végétalisation (pourcentage minimum de surface végétale à respecter sur un terrain). Cela peut être imposé aux constructeurs particuliers ou promoteurs. Pour exemple, Rennes Métropole (Ile-et-Vilaine) a fixé, dans son PLUi (plan local d’urbanisme intercommunal), son coefficient de végétalisation entre 10 et 90%.
Article écrit en collaboration avec June Raclet et Harmonie Pacione
https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse