Enthousiasme, humour, débrouillardise… des lycéens remportent le premier prix d’un concours vidéo du CNRS en mathématiques

Des élèves de seconde du lycée Saint-Sernin ont gagné le premier prix du concours national Vidéodimath du CNRS avec une vidéo de 3 minutes. Objectif : donner le goût aux maths.

Produire une vidéo abordant un problème de mathématique de manière actuelle et attrayante en moins de 3 minutes, tel était le défi. Cette année, le premier prix dans la catégorie « Lycée » a été remporté par des élèves du Lycée Saint-Sernin à Toulouse.

Leur vidéo a été sélectionnée parmi celles de plus de 7000 jeunes de France et d’établissements français à l’étranger qui ont participé. Intitulée « Mr Biff Games« , la vidéo a été récompensée grâce à ses « qualités pédagogiques et techniques« , « l’image vivante et attractive des sciences » qu’elle donne et « l’originalité de son scénario« .

Le prof de math Régis Camozzi dit n’avoir pas eu grand mal à fédérer cette classe qu’il trouvait autonome, travailleuse et curieuse en début d’année. « Ils ont été très enthousiastes. On a fait des groupes et défini des thèmes, on a travaillé de novembre à mars ».

Résultat : 6 vidéos dont « Mr Biff Games » qui met notamment en scène Albert Einstein et Victor Hugo essayant de gagner une Lamborghini et se creusant la tête pour multiplier leurs chances.

Les élèves ont apprécié l’originalité de la démarche qui les a changés des cours traditionnels. « C’était une expérience incroyable, s’enthousiasme Raphaël. Ça nous a tous mis à fond dans les mathématiques. Pourtant on n’était pas tous disposés à cette voie au départ. C’était un travail énorme, on a dû travailler des leçons plus avancées. Je pense que ça nous aidera énormément l’année prochaine. Et ça a été aussi ce travail de l’esprit, de résoudre un problème par soi-même, se débrouiller ».

« On a vraiment « mis les mains » dans les mathématiques avec un sujet qu’on a choisi, c’est-à-dire qui nous plaît, confirme Charlélie. On a essayé de mettre de l’humour dans la vidéo et puis on a dû se débrouiller pour trouver plein de créneaux pour filmer ».

Les quatre lauréats se sont rapidement réparti les tâches. « On a quand même beaucoup travaillé, retrace Charlélie. On a dû faire le scénario, c’était plutôt Wincenzi. On a dû chercher l’explication mathématique (…) avec notamment la formule de Bayes, ça, c’était plutôt Raphaël. Et donc une fois qu’on a fait ça, on a dû aussi travailler sur tout l’aspect technique avec, par exemple, les caméras. Et ça, c’était plutôt Mathis Thomas qui adore faire de la vidéo et qui a du matériel adapté. Il a fait tout le travail de réalisation ».

Des scènes ont été tournées en intérieur, d’autres dans les jardins de la faculté. Il a fallu obtenir l’autorisation, organiser les tournages. Tout un « travail d’équipe enrichissant » et les lycéens ont travaillé comme ils le souhaitaient, « on ne s’est pas limité à ce que nous disent nos professeurs ».

Régis Camozzi se félicite d’ailleurs des recherches effectuées par les groupes sur internet, au CDI ou à la documentation. « C’était l’occasion d’acheter des livres sur les maths et la vie quotidienne qu’on n’a pas forcément dans les fonds des CDI par exemple. Ensuite, on est passé à la mise en forme avec un scénario dans lequel chacun avait son rôle ».

Une autre vidéo sur les maths en cuisine, faite par des filles de la classe, concourt actuellement. « Ça a changé du concours traditionnel de maths parce que dans les lauréats, il y a des élèves qui peuvent avoir des difficultés en mathématiques, qui ne poursuivent pas forcément la spécialité, mais qui ont participé, qui se sont investis . Ce concours s’adresse à tous les niveaux. C’est ça qui est chouette ! ».

Les élèves ont reçu une montre Casio Vintage. Mais ils ont surtout été marqués par la visite d’un chercheur en mathématique de la TSE (Toulouse School of Economics). Une rencontre qui leur a permis de « mettre un pied dans le monde de la recherche en maths ». « Ils étaient vraiment intéressés aussi par ça », commente le prof.

Effectivement, les classes lauréates reçoivent la visite d’un chercheur. Un fait remarquable : les filles se sont distinguées cette année puisqu’elles sont plus de 60% à s’être impliquées dans ce concours.