Le tribunal administratif de Toulouse (Haute-Garonne) examine, ce vendredi 27 juin 2025, le recours porté par 81 élus, d’Occitanie et de Nouvelle-Aquitaine contestant la légalité du plan de financement du Grand projet du Sud-Ouest de LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax (GPSO), qui pourrait dérailler.
Le chantier de la LGV Bordeaux-Toulouse est-il sur de mauvais rails ? Le tribunal administratif de Toulouse (Haute-Garonne) doit examiner, ce vendredi 27 juin 2025, le recours porté par 81 élus, d’Occitanie et de Nouvelle-Aquitaine. Déposé il y a trois ans, ces derniers contestent la légalité du plan de financement du Grand projet du Sud-Ouest de LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax (GPSO) et en demandent tout simplement l’annulation.
Selon les requérants, les élus locaux ont été trompés par la présentation du plan de financement, estimé à 14 milliards d’euros, dont 5,6 milliards d’euros à la charge des 24 collectivités locales partenaires.
« D’une part, le plan de financement est sévèrement faussé par des approximations qui confinent à l’insincérité et, d’autre part, son élaboration s’est accompagnée de procédures abusives qui ont empêché les élus de délibérer sereinement et en toute connaissance de cause », expliquent-ils dans un communiqué de presse diffusé sur le site des élus écologistes de Bordeaux-Métropole qui veulent révéler la véritable nature de celui-ci. « Toutes les collectivités n’ont pas voté le même, ce qui entache sa légalité. De plus, ses carences et ses insuffisances l’invalident totalement, déclarent les élu-e-s signataires, qui s’y étaient opposés dans leurs collectivités respectives. »
https://france3-regions.franceinfo.fr/occitanie/lot/cahors/lgv-toulouse-bordeaux-on-n-y-gagnerait-absolument-rien-colere-de-60-communes-du-lot-contre-la-taxe-financant-ce-projet-2907806.html
Le jugement du tribunal administratif pourrait peser lourd dans un contexte financier incertain pour ce chantier colossal, récemment révélé par nos confrères de l’Humanité.
Début juin, le journal a intercepté une note interne du ministère de l’Économie, évoquant une possible remise en cause de la participation de l’État au financement de la LGV Toulouse-Bordeaux.
Une nouvelle qui inquiète les élus communistes de la Région Occitanie : « Ce choix serait contraire à tous les engagements pris par l’État depuis des années, et serait une trahison vis‑à‑vis du Sud‑Ouest, de ses habitants », préviennent-ils dans un communiqué de presse, daté du mercredi 25 juin 2025.
Les élus CRC rappellent en effet qu’au delà d’être un engagement ancien de plusieurs décennies, ce projet « a déjà été en partie payé par des investissements d’Occitanie dans la LGV Bordeaux-Paris et à travers un impôt levé à cet effet. Au scandale d’une promesse non tenue s’ajouterait donc un scandale financier », tonnent-ils.
🚄 LGV Bordeaux-Toulouse : le Sud-Ouest ne peut pas être sacrifié.Les élu·es communistes d’Occitanie dénoncent un recul inacceptable de l’État, contraire à la parole donnée, à l’écologie et à la justice territoriale.📄 Notre communiqué complet à lire ici 👇 pic.twitter.com/WcpPzzQuts
— Élu·es communistes d’Occitanie (@GrpCRCoccitanie) June 25, 2025
Basé à 100 % sur des fonds publics, le projet pourrait-il finalement faire appel au privé pour contourner les contraintes budgétaires de l’État ? C’est l’hypothèse évoquée par nos confrères de la Tribune ce jeudi 26 janvier 2025.
« Si certains souhaitent changer la règle de financement, il leur appartient de le dire en lieu et place, rétorque Jean-Luc Gibelin, vice-président de la région Occitanie en charge des mobilités et des infrastructures de transports : « Ni au dernier comité de pilotage ni au dernier conseil d’administration auquel participe le Préfet de région, il n’y a eu, à ma connaissance de sollicitation officielle pour remettre en question le financement de ce dossier qui est en cours et qui n’est plus un projet », martèle l’élu qui ajoute que 2 milliards d’euros ont déjà été dépensés. Le chantier a d’ailleurs débuté au nord de Toulouse et au sud de Bordeaux.
Jean-Luc Gibelin participe depuis début mai à la conférence Ambition France Transports qui se déroule sur dix semaines. Objectif pour le gouvernement : « poser les bases d’un nouveau modèle économique durable et crédible pour financer les infrastructures de mobilité à l’horizon 2040 ». Un point d’étape devrait être rendu public le 3 juillet.
Alors que l’audience se tiendra demain à Toulouse, la collectivité poursuit également son travail de recherche de financement avec la commission européenne, fait-elle savoir sur son compte X :
En attendant un éventuel coup de frein, la mise en service de la LGV Bordeaux-Toulouse est, pour l’instant, toujours prévue en 2032.
https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse