ANIMATIONS – Dans les rues de Toulouse, d’immenses créatures des enfers se meuvent enfin. Malgré les critiques de l’Archevêque, l’opéra urbain « La Porte des ténèbres » a débuté ce vendredi 25 octobre dans la soirée. L’imposant spectacle conçu par la compagnie de théâtre de rue La Machine semble éblouir les petits et les grands qui sont venus par milliers comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête de l’article.
Cornes impressionnantes, narines fumantes, torse en bois délicatement sculpté, Lilith, la géante femme scorpion contemple la foule compacte dans le vieux-Toulouse. Pattes de scorpion d’un gris-vert foncé hérissé de petits picots, elle semble chercher Astérion le minotaure, un colosse de 47 tonnes pour 14 mètres de haut qui, depuis le premier opus de cet opéra, en 2018, est devenu le gardien de la Ville rose.
Son réveil, vendredi soir, a signé le premier acte de ce spectacle, « La Porte des ténèbres », au cours duquel la géante tentera « d’ouvrir un passage vers l’au-delà » pour soumettre de nouvelles « âmes damnées » et ainsi étendre son pouvoir, selon le livret accompagnant cette performance, distribué largement et disponible via QR code.
D’un rythme lent et majestueux, Lilith rallie la place du Capitole, à quelques centaines de mètres de là, accompagnée par des centaines de personnes, dont beaucoup d’enfants, dans une forme de course poursuite à reculons pour mieux admirer le spectacle.
Une polémique soufflée par un spectacle grandiose
L’approche de l’événement a été marquée par une polémique alimentée notamment par l’archevêque de Toulouse, qui a dénoncé un spectacle « ténébreux » accompagné d’« une symbolique satanique ».
L’évènement est financé par la métropole toulousaine pour un coût total de 4,7 millions d’euros. Avec la « Porte des ténèbres », le metteur en scène de La Machine François Delarozière voulait « rendre la ville enchantée, rendre la ville merveilleuse », a-t-il confié quelques jours plus tôt à l’AFP. Mission accomplie, à en juger par les mines ébahies dans la fraîcheur automnale.
En 2018, le premier opus avait rassemblé 800 000 personnes. Les organisateurs en attendent cette fois un million. Sur la journée de vendredi, quelque 100 000 curieux, selon la mairie, sont déjà venus admirer les machines.
La première grande scène de l’acte II de la « Porte des ténèbres » s’achève. Les spectateurs s’éparpillent avant la suite des festivités, qui s’étireront jusqu’au dénouement dimanche soir.
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