Accusées d’avoir fraudé l’Urssaf de plus de 1,2 million d’euros, des entreprises de sécurité se sont défendues devant le tribunal correctionnel de Toulouse. Jugement début juin.
La procureur, en colère que la sécurité de grosses manifestations, comme les fan zones de la coupe du monde de rugby soit gérée en dehors de toute légalité, a réclamé des peines importantes lundi. « Une mort sociale » dénoncent les avocats de la défense, par les voix de Mes Olivier Vercellone, Pierre Le Bonjour, Sangoné Thiam, Michaël Malka ou encore Stéphane Suissa.
Des défenseurs qui dénoncent ce mardi « une enquête mal fagotée parce que sans instruction ». Et si les défenseurs ne se sont pas trop risqués sur les étrangers embauchés sans papier ni licence professionnelle, tous ont mis en avant « l’attitude de l’État qui a délégué la sécurité et a choisi les moins-disants ». Quant à assumer l’emploi de ces sans-papiers, tous les responsables jurent tout ignorer, ou presque, de recrutement précipité, faute de candidat.
Pas de preuve selon la défense
Le tribunal dira ce qu’il faut en penser. « C’est trop facile d’affirmer que certaines entreprises constituent des coquilles vides sans effectuer de vraies recherches. Moi je suis sous-traitant pour les gros mais je développe aussi mon propos business », explique Me Vercellone pour son chef d’entreprise, éléments à la main.
Son de cloche identique chez Me Le Bonjour qui défend le couple à la tête de « Tls sécurité 31 », en redressement mais toujours actif. « On nous accuse de tous les maux mais où sont les preuves ? Il n’y en a pas », dénonce l’avocat en colère contre les réquisitions. « Si vous retenez l’interdiction de gérer, l’interdiction d’exercer, que feront ces gens ? Rien ».
Et Mes Malka et Suissa, défenseurs du couple à la tête de « Events sécurité », montrée du doigt par l’accusation comme à la base de la dérive de ces sociétés spécialisées dans la sécurité, ils s’étonnent eux aussi de la méthode d’enquête « qui nous a placés dans l’incapacité de présenter des éléments de défense ».
Le tribunal se donne un mois pour réfléchir et rédiger le jugement qui est attendu pour le lundi 2 juin. L’Urssaf réclame aux sociétés poursuivies 2 191 607 euros de redressement.