En travaux depuis 2023, le nouveau pavillon d’entrée du musée des Augustins se dresse enfin, paré de son habillage aux pierres blanches. Les passants réagissent, face à cette architecture inattendue et parfois, incomprise. Témoignages.
Désordonnée, l’intersection entre la rue de Metz et la rue Alsace Lorraine, subit de lourds travaux d’aménagement et de modernisation depuis 2023. Secoué par les engins de chantier, le carrefour de ces deux rues emblématiques du centre-ville de Toulouse abrite une circulation partagée entre les piétons, les cyclistes et les automobilistes, dans une ambiance stressante et propice au conflit.
Parmi ces chantiers on trouve celui de la porte du musée des Augustins, commencé en 2023. Et il ne passe pas inaperçu : dans la rue de Metz, se dresse à présent un grand mur, paré de pierres blanches de Dordogne. Élégante et contemporaine, cette entrée a été pensée par Aires Mateus, une agence d’architecture portugaise.
Les Toulousains réagissent
Choqués, curieux, peu convaincus, intrigués, enthousiastes, les Toulousains ne sont pas insensibles à cette architecture qui contraste avec les briques roses de la ville, et le charme ancien du musée. « J’adore cette façade ! Elle a quelque chose de minimaliste et géométrique qui met en valeur l’entrée. C’est une belle manière de montrer que le musée est vivant, en évolution », explique Camille, étudiante en architecture.
« Je trouve que c’est audacieux. L’architecture contemporaine tranche avec le reste du musée, mais ce contraste peut justement inciter à la curiosité. On sent la volonté de moderniser sans renier l’histoire », détaille Sophie, professeur d’art.
Un espace détente offert à la rue de Metz
La mairie de Toulouse a investi dans cette entrée contemporaine 5,2 millions d’euros. Bénéficiant du soutien financier de la Région Occitanie, ce chantier toulousain a pour objectif de répondre aux nouvelles normes d’accessibilité et d’harmoniser l’esthétique du nouveau pavillon d’accueil avec la rue de Metz, une fois les travaux finis. Les visiteurs bénéficieront également d’un parvis arboré jouxtant le musée, une esplanade, offerte à la détente.
Loin d’émerveiller tout le monde, certains passants ont parfois du mal à comprendre le contraste de cette entrée avec le reste du musée : « Ce n’est pas moche, mais je ne comprends pas le lien avec le reste du bâtiment. On dirait deux époques qui ne se parlent pas. Peut-être qu’il faut du temps pour s’y habituer », confie Lucien, 55 ans.
Pour les plus anciens, le charme de la ville rose est rompu, avec ce nouveau pavillon : « Franchement, je ne suis pas convaincu. C’est trop froid, trop lisse… On perd le charme de l’ancien. Le musée des Augustins, pour moi, c’est la brique rose et l’histoire, pas du béton blanc », déplore Jean-Pierre, à la retraite et Toulousain de naissance.