Les Haut-Garonnais ont largement dominé les Varois au stade Vélodrome, ce samedi 10 mai au soir (50-16), dans le cadre de la 23e journée de Top 14. En raison, notamment, de l’exclusion sur carton rouge du demi de mêlée Baptiste Serin dès la première mi-temps. Toulouse leur a fait payer très cher.
On a coutume de dire que dépasser la barre des 10 pénalités est souvent rédhibitoire pour gagner une rencontre. Toulon l’a atteinte dès la 44e minute (14 au total) et n’était alors mené que d’un point. Seulement, s’il s’est accroché aux basques de Toulousains longtemps inefficaces dans les zones de marque (16-19 à 23 minutes du terme), le RCT a fini par payer très cher son indiscipline et le fait d’avoir évolué en infériorité numérique pendant 50 minutes. Surtout quand il s’agit de se passer de Baptiste Serin, le stratège de cette formation, qui s’est trouvé au mauvais endroit au mauvais moment à deux reprises.
La première fois en écroulant un maul devant son en-but (9), obligeant M. Rozier à dégainer le carton et l’essai de pénalité. La seconde juste avant le repos, laissant traîner son pied dans un ruck pour gêner la sortie de balle stadiste alors qu’il était au sol, toujours devant sa ligne (39). Après un appel à son arbitre vidéo, l’homme au sifflet n’a pas eu d’autre choix que d’adresser un nouveau jaune, synonyme de rouge, à l’international français. Il venait d’être prévenu pour une accumulation de fautes de la part de ses troupes et il a payé pour l’œuvre d’un collectif sous pression.
L’innovation de la sonorisation
Sonorisé pour la première fois de l’histoire du Top 14 pour expliquer ses décisions aux supporters présents dans le stade – cette innovation devrait être reconduite en juin pour les demi-finales et la finale –, l’arbitre a ainsi pu voir sa décision être diffusée – parmi d’autres – à défaut d’être comprise et acceptée par le peuple toulonnais.
C’était déjà le troisième carton de la soirée pour les Varois après celui reçu initialement par Esteban Abadie (8) pour la première faute des siens. Mais celle-ci était suffisamment caractérisée après un déboulé de Matthis Lebel pour justifier l’absence de mansuétude de la part du référé. Les Toulousains ont donc profité de leur double supériorité pour créer un premier écart (14-3, 14), et de l’accumulation de fautes de leurs hôtes pour réinvestir leur camp, à défaut de mieux dans un premier temps.
Mais l’absence de Serin sur le côté fermé d’une mêlée à cinq mètres bien négociée par Théo Ntamack pour Naoto Saito (24-16, 58) a précipité la chute du RCT, cette fois-ci cartonné par le Stade dans les 20 dernières minutes.