Après avoir su immédiatement rebondir de l’échec en Champions Cup à la faveur d’un intérim concluant à l’ouverture, le demi de mêlée entend poursuivre sur la lancée du Vélodrome. Coup d’envoi de la vingt-quatrième journée du Championnat, samedi 17 mai : 21h05 au Wallon.
Le sourire et le plaisir sont revenus. Perdus à Bordeaux, les Toulousains sont allés les rechercher une semaine plus tard à Marseille, avec une victoire éclatante face au RCT (50-16). « Elle fait du bien au moral pour essayer de tourner la page suite à la déconvenue en demi-finale (de Champions Cup, NDLR) », confirme Paul Graou, N.10 de fortune dans l’écrin phocéen. « C’est un poste auquel j’avais joué étant plus jeune, et ici ponctuellement sur quelques entraînements. » Mais aussi lors des 10 dernières minutes contre Perpignan, au mois de novembre (41-9).

« C’est assez simple quand on connaît ses coéquipiers et le système de jeu, on se retrouve facilement, détaille le demi de mêlée. Il n’y a pas vraiment de postes derrière et quand on réussit à tenir le ballon, à mettre de la vitesse, c’est d’autant plus facile de jouer. »
Alors que cet intérim de circonstance au Vélodrome n’est évidemment pas appelé à durer puisque Juan Cruz Mallia va revenir en attendant Thomas Ramos et Romain Ntamack, le Gersois admet avoir pu en profiter pleinement, mis dans un fauteuil par un pack conquérant. « On a un peu plus de recul par rapport à la ligne de défense adverse. Forcément, on peut voir des choses qu’on ne voit pas quand on est 9, avec les mains dans le ruck pour sortir le ballon. Il faut diriger, appeler les ballons quand ils sont bons. C’est ce qu’on a essayé de faire et cela a plutôt bien fonctionné. »
La marche avant réenclenchée, il reste maintenant à entretenir la dynamique et utiliser pour cela le bon comme le moins bon. « On va essayer de se sortir de la tête l’élimination tout en gardant l’expérience que ça nous a apportée et la leçon qu’on doit retenir, livre-t-il. On est passés à côté sur plein de choses, il faut que ça nous serve de leçon pour les prochains matchs et la prochaine demi-finale qu’on aura à jouer. »
« Faire des nœuds au cerveau aux coachs »
Pas question donc de relâcher la pression alors qu’il ne manque qu’un point à décrocher pour assurer la première place. « Il va falloir travailler correctement, prévient-il. De toute façon, on va jouer tous les matchs à fond pour les gagner. Qualifiés ou pas, dans la tête de tous, on a envie de jouer, de prendre du plaisir et de faire les meilleurs matchs possible. »
Avec l’objectif de faire partie des 23 élus, dans un mois à Lyon, où il s’agira de décrocher le pompon pour offrir à cette génération la perspective d’un troisième sacre consécutif sur la scène nationale : « Il y a des places à prendre à tous les postes donc il faut faire des nœuds au cerveau aux coachs si on peut. Qu’il y ait du turnover ou pas, tout le monde a envie de participer aux matchs de phases finales. Chacun veut jouer son meilleur rugby. »
D’où l’intérêt de ne pas se laisser endormir par la 11e place actuelle de Racingmen pédalant plus souvent à côté que sur le vélo : « Mathématiquement, ils peuvent encore se qualifier. Recevoir des équipes qui n’ont rien à perdre, c’est le plus dangereux donc à nous de ne pas baisser la garde. »