Un adolescent de 15 ans comparaît à partir de ce lundi devant le tribunal pour enfants de Toulouse, pour avoir tué son beau-père d’un coup de couteau, le 5 avril 2024, à Muret. Il sortait avec la fille de la victime depuis une semaine.
Une tragédie familiale. Le 5 avril 2024, les gendarmes interviennent sur la voie publique, à Muret. Un homme est allongé au sol entre deux véhicules. Les pompiers tentent un massage cardiaque mais doivent se rendre à l’évidence : Fatah est mort. Ce tout jeune quinquagénaire trépasse entouré des siens. Mais dans des conditions assez éloignées d’une fin dite paisible.
Le légiste confirme qu’il a reçu un coup de couteau au niveau du cou. Un seul. Mais mortel. Celui qui l’a asséné est identifié. Il s’agit d’un adolescent de 15 ans. David* sortait depuis une semaine à peine avec l’une des filles de la victime.
La victime devait se remarier le mois suivant
Les conséquences de ce coup de sang lui valent de comparaître devant le tribunal pour enfants de Toulouse, les lundi 26 et mardi 27 mai 2025. Une audience à huis clos. Le « meurtre » initialement visé a été requalifié en violences avec armes ayant provoqué la mort sans intention de la donner.
Pour comprendre le drame, il faut connaître la victime. Fatah devait se remarier le mois d’après. Mais sa vie amoureuse était déjà émaillée de deux unions, desquelles sont issus plusieurs enfants. Au moment des faits, il vit chez l’un de ses fils et a changé les serrures de l’appart. Mais Rebecca*, la compagne de ce dernier, y a laissé des affaires qu’elle veut récupérer. David casse la porte d’un coup de pied.
Grâce à cette effraction, ce sont une fille, un fils et deux « pièces rapportées » qui pénètrent chez Fatah pour déménager les affaires de Rebecca et les charger dans la voiture stationnée au pied de l’immeuble.
La panique gagne les rangs
Moment choisi par le quinquagénaire pour débouler. Il invective Rebecca, puis lui porte des coups, selon l’enquête des gendarmes. La panique gagne les rangs. Pour aider sa belle-sœur, David dégaine une lame de 10 cm et en fait usage.
Les débats évoqueront ce geste fou et sans doute la personnalité de la victime, dont la perception semble assez manichéenne en fonction des interlocuteurs. David a-t-il voulu sauver Rebecca qu’il pensait en danger de mort ? A-t-il eu peur pour sa propre vie ? C’est au tribunal d’en juger.