Seule commune d’Occitanie retenue pour le programme national « Territoires adaptés au climat de demain », Blagnac s’attaque à la transition écologique. Diagnostic climatique, actions concrètes et venue de l’expert François Gemenne le 2 juin : les élus détaillent leur stratégie.
Comment sera Blagnac demain, et après-demain ? C’est la question à laquelle va tenter de répondre François Gemenne. Corédacteur du sixième rapport du Giec, l’expert en politiques d’adaptation au dérèglement climatique interviendra le 2 juin prochain à Blagnac. Suite à l’établissement du diagnostic des vulnérabilités climatiques de la ville, François Gemenne livrera au public son analyse.
Cette initiative du Cerema, lancée pour accompagner quatre collectivités françaises pendant dix-huit mois, vise à construire des scénarios d’adaptation à un climat radicalement transformé à l’horizon 2050, voire 2100. “Cette sélection, c’est avant tout une volonté d’identifier nos vulnérabilités locales, explique Camille Mayzoué, adjointe au maire de Blagnac déléguée à l’environnement. On ne veut pas se lancer dans la transition écologique à l’aveugle, mais au contraire construire une stratégie cohérente.”
L’étude en cours révèle des fragilités déjà visibles : canicules répétées, crues de la Garonne, menaces sur la plaine maraîchère. À cela s’ajoutent des enjeux plus diffus mais tout aussi préoccupants : dépendance économique, vieillissement de la population. Ces constats nourriront la conférence publique du 2 juin, à laquelle participera le politologue François Gemenne. “Il nous transmettra son regard d’expert, fondé sur les travaux du Giec. Cela nous aidera à tracer des trajectoires viables”, précise Joseph Carles.
Agir
La municipalité a d’ores et déjà engagé plusieurs actions concrètes, afin de rendre le quotidien de demain plus “vivable” : végétalisation de la ville, désimperméabilisation des sols, rénovation thermique des bâtiments publics, adaptation des cours d’écoles en “oasis urbaines”. “C’est essentiel pour la santé des enfants”, complète le maire. Un dispositif anti-moustique tigre doit également être testé dans les crèches.
“Certaines mesures coûtent peu, comme notre nouvelle méthode d’arrosage, qui a réduit de 70 % notre consommation d’eau”, souligne Camille Mayzoué.
Ville éminemment aéronautique et industrielle, Blagnac souhaite pourtant prendre le train en marche en matière de transition écologique. Elle s’imagine la locomotive du développement durable dans la métropole. Pour les élus, l’engagement est aussi personnel. “Je pense aux enfants dans les crèches : comment vivront-ils en 2100, dans un Blagnac à + 4 °C ?”, confie Camille Mayzoué. Pensant aux acteurs économiques de la commune, participant au fort dynamisme de Blagnac dans la métropole, Joseph Carles leur tend la main : “Engagez-vous avec nous”, conclut-il.