Après une expérimentation jugée concluante, Toulouse Métropole pérennise la piste cyclable du boulevard des Minimes et du Pont Matabiau. Mais certains riverains dénoncent un impact négatif sur la circulation et la sécurité.
Dès juin, quatre mois de travaux débuteront boulevard des Minimes, entre la rue Négreneys et l’avenue de Lyon, pour transformer en voie cyclable pérenne un tronçon testé ces derniers mois dans le cadre du Réseau Express Vélo (REV), annonce Toulouse Métropole.
5 500 vélos et 10 500 voitures par jour sur le secteur
Installée sur la chaussée à la place d’une voie automobile, cette piste à sens unique libère les berges du canal du Midi pour les piétons.
« Avec plus de 5 500 vélos et 10 500 voitures chaque jour sur ce secteur, il fallait fluidifier les circulations et mieux protéger les plus vulnérables », rappelle la Métropole.
Les détracteurs s’inquiètent
Pour certains riverains, le projet a créé autant de problèmes qu’il prétend en résoudre : « Les cyclistes roulent trop vite, grillent les feux rouges, circulent sur les trottoirs et ignorent les passages piétons », témoignait Simone, résidente du quartier dans nos colonnes. Elle pointait aussi « l’absence totale de signalisation claire », notamment près d’un arrêt de bus où la cohabitation devient dangereuse.
« La suppression d’une voie automobile a provoqué des embouteillages quasi quotidiens », assurait Jean-Pierre. Selon lui, « avec les premières chaleurs, l’air devient irrespirable sur le boulevard : le CO₂ explose ».
Ces opposants dénoncent un budget de 200 000 € jugé « mal employé », et regrettent « l’absence de concertation visible » avec les usagers et commerçants.
La mairie défend son projet
Face à ces critiques, Toulouse Métropole assume : « C’était devenu un vrai problème de sécurité », insistait Maxime Boyer, adjoint au maire en charge des mobilités.
Il rappelait que cette portion du canal est « très accidentogène » et que la priorité est « de protéger les piétons en créant une séparation nette entre les usages ».
Pour la mairie, doubler la piste en bidirectionnelle et renforcer la signalisation résoudraient la plupart des points de friction.