Selon les syndicats enseignants du 1er degré, la Haute-Garonne « comptabilise déjà plus de 15 000 journées de classes non remplacées depuis septembre 2024 ». Ils dénoncent dans un communiqué une « politique austéritaire de suppressions de postes » et appellent à la grève, mardi 3 juin.
À un peu plus d’un mois de la fin de l’année scolaire, plusieurs syndicats enseignants du 1er degré en Haute-Garonne (Snuipp-FSU, CGT Educ’action et Fnec-FP FO) appellent les professeurs à se mettre en grève, mardi 3 juin, pour demander à nouveau des moyens humains. Un rassemblement est prévu devant le rectorat à partir de 11 h 30. Les syndicats ont fait les comptes :
« À ce jour, affirment-ils, plus de 15 000 journées de classe n’ont pas été remplacées dans le département, laissant élèves et équipes pédagogiques sans solution, parfois pendant plusieurs semaines. Cette carence chronique de remplaçants dégrade considérablement les conditions de travail des personnels et les conditions d’apprentissage des élèves ».
170 classes fermées à la rentrée ?
Les syndicats protestent également contre la « fermeture de 170 classes » et se réuniront, le 3 juin, pour trancher sur la carte scolaire, compte tenu d’une importante baisse de la démographie scolaire annoncée pour la rentrée 2025 en Haute-Garonne (environ 1 385 élèves de moins que l’an passé), à la veille du dernier conseil départemental de l’éducation nationale (CDEN).
Les syndicats revendiquent la création de « 900 postes »
Pour les enseignants, un avenir qui augure mal un changement de la part de l’institution. « Cette nouvelle vague de fermetures de classes ne fera qu’aggraver cette situation, estiment les syndicats. Alors que notre département figure déjà parmi ceux ayant les plus mauvais taux d’encadrement en France, ce ratio va encore se dégrader : il atteindrait 23,1 élèves par classe à la rentrée prochaine, selon les documents de travail dont nous disposons (moyenne France : 21,3, moyenne OCDE : 20,9) ». Il reste, par ailleurs, de nombreux dossiers à régler sur le plan des moyens humains, rappellent les syndicats enseignants : « Il faudrait 312 postes pour 1 réseau d’aides spécialisées aux élèves en difficulté (Rased) complet pour 800 élèves »; « 191 postes pour ne plus avoir de classes à plus de 24 élèves hors éducation prioritaire », pour un total estimé de « 900 postes ».