La dernière étape de déconstruction de l’immeuble Gluck a démarré. D’ici deux mois, il ne restera plus rien de l’ancien tripode édifié en 1964 et dont les 208 logements laisseront la place dans les années qui viennent au nouveau square Galia.
Les premiers coups de pelle mécanique ont démarré ce mardi matin. Déjà amputé d’une demi-aile en 2014, d’une autre l’été dernier lors d’une deuxième phase de déconstruction, l’immeuble Gluck ne sera bientôt plus qu’un immense tas de gravats au cœur de la Reynerie. Un souvenir pour ses anciens occupants – les deux dernières familles ont été relogées en novembre 2024 – et pour les habitants des barres voisines de Satie et Cambert.
L’un d’eux assiste au lent grignotage de l’édifice par un engin dont le bras télescopique de 42 mètres, équipé d’une pince hydraulique à béton, démantèle de haut en bas, lentement mais inexorablement, chaque étage. Pour Ouvaïs, originaire de Tchétchénie et qui a élevé dans ce quartier ses quatre enfants, tous aujourd’hui diplômés, Gluck a toujours fait partie du paysage. « C’est dommage, il y a tellement de personnes sans logement à Toulouse ou qui en attendent un », commente cet ancien banquier.
Édifié en 1964 par l’architecte Georges Candilis et propriété du groupe Les Chalets, Gluck compte parmi les six bâtiments du Grand Mirail voués à la démolition dans le cadre du Programme de renouvellement urbain 2019-2030 porté par Toulouse Métropole et ses partenaires et cofinancé par l’État. Sur cette liste figurent aussi les résidences Messager, Poulenc et Grand d’Indy et côté Bellefontaine, Goya et une partie du Tintoret.
Un chantier complexe
L’immeuble Gluck, baptisé ainsi en hommage au compositeur allemand, Christoph Willibald Gluck, ouvre donc le bal, quatre ans après la délivrance du permis de démolir par la mairie de Toulouse. Le chantier est prévu pour durer deux mois. Le démantèlement à la pelle mécanique des onze étages de l’ancien tripode devrait prendre trois semaines. « Nous avons commencé le grignotage côté Galia et nous allons poursuivre par la gauche. Un tapis de protection en caoutchouc va être déployé à l’aide d’une grue pour éviter que les gravats ne tombent sur la chaussée. C’est un chantier complexe. Au-delà de la déconstruction, il a fallu gérer en amont toute la partie concessionnaire avec les consignations des réseaux, eau, gaz, fluides, énergie que nous avons dû intégrer dans le planning général du chantier », explique Laurent Massardy, chargé de réhabilitation travaux au sein du groupe Les Chalets.

La dernière étape des travaux, plus délicate, va concerner l’extrémité de l’aile D, mitoyenne de l’immeuble Petit d’Indy qui est habité et n’est pas concerné par les démolitions. Les quatre étages les plus élevés seront déconstruits par écrêtage, à l’aide d’un robot télécommandé qui opérera depuis l’intérieur du bâtiment. Des écrans de protection vont être installés sur les balcons proches de Petit d’Indy ainsi qu’une bâche en toiture. Cette phase terminée, les Chalets procéderont au tri pour valorisation des quelque 13 000 tonnes de gravats qui seront évacuées par cinq camions, à raison de six rotations par jour, durant un mois et demi. D’ici juillet, toute l’emprise de l’ancien tripode aura donc été dégagée pour pouvoir accueillir dans les prochaines années le nouveau square Galia et ses équipements sportifs.