Le photographe Peter Lippmann expose durant trois mois à Toulouse, à la Galerie 21. Son œuvre inédite et parfaite interpelle l’esthète et l’anecdote. Le vernissage a lieu jeudi 12 juin.
Comme pour la photo de l’article, Peter Lippmann va jusqu’au bout et compose la trace de son identité. Il tient à être vu tel qu’il est. Toujours à la recherche d’idées, « en quête de l’énergie créative » de ses sujets, il croise parfois une grappe dans une vigne de l’Aube et elle devient tableau, mise en scène en studio dans sa longévité. Car l’artiste travaille en studio la prise de vue, le tirage et la retouche, pour arriver à l’image parfaite pour lui, l’ode à la beauté qu’il a vue et qu’il aime communiquer.

Une bonne croisée de chemins
De père français et de mère américaine, il vit entre Paris et l’Aube, mais a déjà parcouru le monde avec ses clichés. Récemment, c’est en Islande qu’il a trouvé matière : « Cette île est une œuvre d’art incroyablement variée qui demande à être réinterprétée ». Tel est son art et la composition qu’il propose unit tout harmonieusement en un seul ensemble.
Même quand il s’agit d’inviter une chaussure de Christian Louboutin dans le tableau ou de joyaux portés par une gallinacée. Peter Lippmann est connu dans le monde de la haute couture et pourtant… « Je me trouvais dans le sud de la France, jouant dans des bars miteux avec mon groupe The Burps, lorsque mon agent m’a appelé pour dire que Christian Louboutin voulait me rencontrer. » Heureuse rencontre qui a suscité dix ans de collaboration « très excitante ».
La perfection signe la beauté
Mais pour arriver là, il a d’abord hérité sans le savoir d’un grand-père passionné de photographie, d’un père peintre, qui dépeignait avec sobriété les paysages. Il suit un cursus de journalisme et communication, réalise un diaporama, primé et travaille dans un petit journal local. D’autres jobs de cuisinier dans un bus traversant les États-Unis, à garçon au pair en France, il devient le commis d’un photographe de Vogue, Detlef Trefz, et c’est une révélation pour la photographie. Il se trace vite un sillon de perfectionnisme, – « C’est maladif » – , qui prépare de longues heures son tableau avant la prise. « Je n’analyse pas le pourquoi de cette tendance, j’ai très envie de communiquer, je cherche toujours une idée qui va stimuler, moi et les autres ».
Pour la première fois, Peter montre à la Galerie 21, à Toulouse, sa série « The Melting Icebergs ». Sylvie et Didier Amigo, en place depuis 15 ans, sont honorés de son passage, « Peter est touchant et brillant, son travail pictural est d’une grande poésie ».