Quatre garçons mineurs ont été interpellés samedi après l’agression violente d’un homme, piégé par un faux rendez-vous. Les suspects auraient commis trois aux quatre agressions supplémentaires. Présentés à un juge des enfants, ils ont été placés sous contrôle judiciaire. L’enquête se poursuit.
Un faux profil sur un site d’annonces, quelques échanges plus ou moins coquins, et le piège se refermait. Ces dernières semaines, plusieurs hommes ont été violemment agressés dans le secteur de Ramonville, Auzeville-Tolosane et Castanet. Ces hommes ne se doutaient de rien quand ils se présentaient à un rendez-vous. Ils pensaient rencontrer une jeune femme, mais ils tombaient en réalité sur des adolescents déterminés « à la faire cracher ».
Un témoin a donné l’alerte samedi, ce qui a permis aux forces de l’ordre d’intervenir rapidement. Les quatre suspects ont été arrêtés alors que leur victime avait déjà été rouée de coups. Ces quatre garçons, âgés seulement de 16 à 17 ans, ont découvert une autre réalité : celle des mesures de garde à vue et des questions qui fâchent.
Plusieurs agressions
Parce que ces dernières semaines, plusieurs agressions similaires avaient été signalées. Et les investigations menées pendant le week-end « permettent de les soupçonner de trois aux quatre faits supplémentaires », précise David Charmatz, le procureur de Toulouse.
Lundi, les quatre amis, sans antécédent judiciaire, ont été présentés au parquet des mineurs puis à un juge des enfants. Malgré la gravité des faits, ils ont été laissés libres, sous contrôle judiciaire strict. « Le parquet n’a pas requis leur placement en détention au regard de l’absence d’infractions commises avant ces faits », précise le parquet.
Le dossier, dont l’audience de jugement est programmée en septembre, a été ouvert pour « extorsion avec violence ayant entraîné une incapacité inférieure à 8 jours ». Un seul fait, celui de samedi, est visé par cette prévention. Les quatre garçons mis en cause auraient reconnu leur participation à ce piège violent. Les investigations à mener sur les autres agressions supposées concernent des faits identiques. De faux rendez-vous et un déchaînement de coups qui aurait permis aux auteurs de récupérer de l’argent liquide.
Coups de barre de fer ?
Si les suspects ont joué des poings et des pieds pour fragiliser et terrifier leurs victimes, la présence d’armes blanches aurait également été évoquée. Le travail à venir permettra peut-être de le confirmer. Une victime aurait parlé de l’utilisation d’une barre de fer ! Une des proies aurait même eu la jambe brisée par les coups.
Ce n’est pas la première fois que ce type de piège, sous prétexte de « vengeance », cible des hommes en raison de leur orientation sexuelle. Deux élus, dont un de la Haute-Garonne, avaient été piégés l’été dernier avant qu’une enquête mette un point final à ces agressions. « Ils jouent les chevaliers blancs, observe un enquêteur. Mais ils cherchent surtout des proies faciles pour les dépouiller. »