À Toulouse, l’île du Ramier se transforme en grand parc public. Un projet vert de 7 hectares pensé pour rafraîchir la ville et offrir un nouvel espace de détente aux habitants.
Le soleil brille avec l’éclat de l’or. Ce mercredi, il est près de 10 heures et une chaleur de brute frappe déjà Toulouse. Le thermomètre affiche 25 degrés. Sur l’île du Ramier, le Central Park de la ville, l’air est plus respirable. Sous l’ombre épaisse d’un vieil arbre, Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse, glisse : « Ici, on ressent une différence de température. »
Il est venu dévoiler les aménagements prévus pour le futur parc de l’île du Ramier, un poumon vert de 7 hectares. « Pour ce projet, il n’y a heureusement pas besoin d’abattre un seul arbre. La canopée ancienne offre une efficacité que les autres arbres plus jeunes ne donnent pas encore », sourit l’élu. La transformation de ce bout de territoire en un poumon vert constitue le socle du projet du Grand Parc Garonne.
Le transfert du Parc des Expositions fin 2020 a donné l’opportunité à Toulouse Métropole de faire un pas de plus vers sa métamorphose. Dans le prolongement des quais historiques de la Garonne, l’île du Ramier fait l’objet de travaux pour refaire émerger un vaste espace de verdure au cœur de Toulouse, à l’instar de celui qui existait sur l’île jusqu’au début du XXe siècle.
Cet espace abritait alors le « Parc toulousain », avec de grandes allées ombragées, un théâtre de verdure et un kiosque à musique. Un diagnostic urbain mené en 2017 a permis d’élaborer une « boussole des valeurs ». Après une phase de concertations publiques, entre 2017 et 2019, les travaux d’aménagement de ce futur grand jardin public – construit en lieu et place du parking de la piscine Nakache – ont démarré à l’automne 2023, pour une ouverture au public fin 2025.
« Un outil de fraicheur »
Quelque 40 000 plants — arbres, arbustes et végétaux — ont été mis en terre. « Ici, le plan 100 000 arbres de notre municipalité prend tout son sens », se félicite Jean-Luc Moudenc. La palette végétale prévue dans l’enceinte du parc comprend des espèces méditerranéennes (chêne vert, lavande, laurier, etc.) et a l’avantage de nécessiter peu d’arrosage, permettant des économies en eau. L’objectif consiste à recréer un nouvel univers végétal au nord de l’île, inspiré de l’univers forestier, avec des essences adaptées au climat local. Le tout maillé par des cheminements propices aux déplacements « doux ».
Le jardin proposera de vastes allées piétonnes, un kiosque à musique et une grande aire de jeux inspirée de l’univers des oiseaux, aux allures de volière. Henri Bava, urbaniste-paysagiste, cofondateur de l’agence Ter, en charge du réaménagement de l’île du Ramier, assure que le site va devenir un « outil de fraîcheur ». « Une fois que la nature va se régénérer, la température devrait baisser de quelques degrés. »
Sur la rive droite, la berge d’Empalot a également fait l’objet de travaux de restauration de la ripisylve (végétation des berges) avec près de 15 000 arbres plantés. Des installations de loisirs (tables de pique-nique, parcours sportifs, caniparc) y ont également été aménagées. Au total, ces travaux ont coûté 105 millions d’euros à la collectivité. D’autres aménagements seront réalisés dans les prochains mois. La transformation de l’île du Ramier en un poumon vert devrait encore durer trois ans.