Un petit boîtier gris posé à l’angle de la route de Narbonne et de la rue Lafay ne paie pas de mine. Et pourtant, il pourrait bien changer la vie des automobilistes.
La start-up Wisp, basée à Toulouse, a installé ce qu’elle appelle un « relais de communication » sur plusieurs carrefours de la ville. Ce boîtier reçoit des données venant de certains véhicules – environ 10 à 15 % des voitures sont connectées – et envoie le tout à un serveur central. Là, une intelligence artificielle décide quand passer au vert, quand prolonger le feu rouge, et à qui donner la priorité.

« Le but, c’est de réduire les temps d’attente et de faciliter le passage des bus, des véhicules d’urgence ou encore des trams », explique Pierre Philbert, cofondateur de Wisp.
Trois carrefours concernés pour le moment
Le système est en test depuis un mois, notamment au carrefour de la route de Narbonne, près du McDo de Rangueil, rue Marfaing, rue des Sauges et à Bourdette. D’autres pourraient suivre d’ici fin 2025 si l’expérimentation est concluante, notamment Barrière de Paris, place Baylac à Purpan, ou encore aux échangeurs du périphérique à Montaudran et Gramont.

« On est sur une phase d’essai de six mois. Les premiers retours sont bons », indique Timothée Colas des Francs, directeur technique de Wisp. « On voit déjà une meilleure fluidité pour les bus et parfois moins d’attente pour les voitures. »
Mais attention, tout est encore en rodage : les données sont collectées, testées, comparées aux systèmes classiques. Et les agents du trafic de la Métropole, qui travaillent au PC Capitoul, gardent la main en cas de besoin.
Le système pense aussi aux pompiers
L’une des idées phares du projet, c’est de permettre à terme le passage automatique au vert pour les ambulances, les pompiers ou la police, dès qu’ils approchent en intervention. Plus besoin de forcer le passage.
« Si ça fonctionne, on pourra vraiment gagner en temps et en sécurité », espère Pierre-Emmanuel Ribot, responsable des équipements dynamiques à la Métropole.
Une aide pour les agents et une ville plus fluide
Pour Maxime Boyer, élu en charge des mobilités à la Métropole, « il s’agit d’un outil en plus pour décongestionner les axes stratégiques et améliorer le quotidien des usagers ». Toulouse Métropole compte 700 carrefours à feux, et certains pourraient être supprimés, après concertation avec les comités de quartier.

« On veut aussi alléger le travail des agents, qui n’auront plus besoin d’installer des capteurs manuellement », ajoute Pierre Philbert. « Notre système utilise les données existantes, les croise avec d’autres infos, et les enrichit. »
Un outil de plus dans la boîte à outils de la smart city
Ce projet s’inscrit dans la démarche « ville intelligente » de Toulouse. Le système Wisp est relié à la plateforme de gestion du trafic développée en interne par la Métropole.
« L’intelligence artificielle est devenue un outil quotidien pour les équipes de Campus Trafic », souligne Bertrand Serp, élu chargé du numérique. « C’est un exemple concret de ce qu’on peut faire avec les nouvelles technologies. »
Et pour les automobilistes ?
Pour l’instant, pas de bouleversement visible au volant. Mais si les tests sont concluants, les automobilistes devraient passer moins de temps au feu rouge, surtout en heures de pointe. Les transports en commun, eux, gagneront aussi en ponctualité.