« Il est resté dans les mémoires » : le Concorde classé au titre des monuments historiques

« Cet avion a incarné la force industrielle et la capacité d’innovation de la France sur le plan aéronautique. Il a été aussi un symbole de notre capacité de coopération internationale », a écrit Rachida Dati, le ministre de la Culture sur X en annonçant, ce lundi, le classement au titre des monuments historiques le Concorde numéro 1, l’exemplaire de l’avion supersonique franco-britannique et de l’ensemble de ses équipements.

« Cet avion, pionnier des vols supersoniques est resté dans les mémoires. Sa préservation va permettre de transmettre aux générations futures un exemple unique de notre savoir-faire aéronautique dans une vision futuriste », a-t-elle ajouté.

Le premier vol d’essai de Concorde 001 a eu lieu au-dessus de Toulouse, le 2 mars 1969. Un événement qui attira plus de 400 journalistes du monde entier et plus d’un millier de spectateurs. À 15h38, l’équipage composé des pilotes d’essai André Turcat et Jacques Guignard, de l’ingénieur Henri Perrier et du mécanicien navigant Michel Rétif reçoit l’autorisation de décollage. Les chaînes de télévision retransmettent l’événement en direct. Après une course de 1 500 m, Concorde décolle à la vitesse de 180 nœuds (330 km/h), avec un angle de dix degrés. Il monte à l’altitude de 9 000 pieds.

Après 27 minutes de vol, il se présente en finale à 170 nœuds (315 km/h), escorté par les chasseurs français. Il se pose en douceur, freine grâce au parachute d’empennage, et rejoint le parking, où les journalistes se ruent pour interviewer l’équipage. Turcat déclarera en sortant de l’avion : « La machine vole, et je peux ajouter qu’elle vole bien ! »

Concorde effectua sa première entrée dans le domaine supersonique le 1er octobre 1969 au cours du 45e vol, piloté par Jean Pinet. Le 4 novembre 1970, au cours de son 102e vol, il atteignit Mach 2, vitesse qu’il maintient pendant une durée de 52 minutes.

Au cours des essais, Concorde établit des records de vitesse et d’altitude. Le 16 mars 1973, Concorde 001 atteint une altitude de 68 000 pieds, soit plus de 20 700 m. Le record de vitesse est établi le 26 mars 1974 à Mach 2,23.

Après plus de 5 000 heures de vols pour les essais, le Concorde N1 fut l’un des deux exemplaires destinés à obtenir le certificat de navigabilité indispensable pour pouvoir transporter des passagers. Il a effectué son premier vol le 6 décembre 1973 et son dernier le 26 mai 1982. Au-delà, les vols commerciaux de Concorde commencèrent le 21 janvier 1976 et prirent fin vingt-sept ans plus tard, entre mai et octobre 2003.

Dans son communiqué le ministère de la Culture précise que le Concorde numéro 1 est l’un des 20 appareils construits de 1967 à 1979 et que 18 sont à ce jour conservés, dont six en France. Depuis 2014, il est un des deux appareils conservés et présentés sur le site d’Aéroscopia à Blagnac (Haute-Garonne).

Le dernier vol du Concorde a eu lieu en 2003. Symbole du luxe et d’avancées technologiques, il a marqué l’histoire du transport aérien jusqu’au crash de juillet 2000, déterminant dans son retrait du service. Le 25 juillet 2000, le Concorde AF4590 d’Air France assurant la liaison Paris/New York s’était écrasé juste après son décollage sur un hôtel de Gonesse, en banlieue parisienne. Cet accident avait causé la mort de 113 personnes.

En attendant, le Concorde a ouvert la voie au transport civil supersonique. D’autres projets pourraient venir prendre sa succession dans les années à venir.