« Nous ne pouvons plus rester spectateurs face à la multiplication des actes d’incivilité et de violence qui entachent notre sport ». Marco Sentein, président du district de Haute-Garonne, et Jérôme Boscari, président du district du Tarn-et-Garonne ont envoyé ces dernières heures un courrier aux dirigeants de districts et de la Ligue du football français.
Ils y présentent une initiative baptisée « Un trait rouge sur la joue » et censée durer du 10 au 31 mai. En gros, chaque licencié, joueur, dirigeant, bénévole, est appelé à se peindre un trait rouge sur la joue pour signifier son ras-le-bol face aux vagues de violences commises sur et autour des terrains de foot amateur. Car « malgré les discours et les constats que nous partageons tous, peut-on lire, force est de constater que peu d’actions concrètes sont menées de manière coordonnée au niveau national ».
Les organisateurs de cette opération ne cachent pas vraiment leurs divergences politiques avec les instances dirigeantes à Paris. Jérôme Boscari faisait partie de la liste de Pierre Samsonoff, le candidat désigné face à Philippe Diallo aux dernières élections fédérales en décembre. Diallo avait été maintenu en poste sur un score plus serré qu’attendu (55,34 %). Depuis le scrutin, les tensions n’ont pas totalement disparu. Cette prise d’initiative d’une partie de la base le prouve.
Clément Turpin, Corinne Diacre et Benjamin André
« Les seules initiatives visibles pour marquer notre volonté de changer les choses et de reprendre en main notre sport ont été essentiellement prises par les instances locales, au travers par exemple de Journées sans arbitres », lit-on aussi dans cette lettre qui appelle à faire « front pour un football respectueux et solidaire ».
Selon RMC Sport, plusieurs personnalités du monde du foot se sont associées à cette initiative. Dont l‘ancien arbitre Clément Turpin, l’ancienne joueuse et sélectionneuse Corinne Diacre ou encore le joueur du Losc Benjamin André. Ce dernier faisait justement partie de la liste de Pierre Samsonoff.
« Plus d’une trentaine de Districts et de ligues », se seraient par ailleurs associés à cette campagne, selon les organisateurs.
Contactée, la FFF n’a pas souhaité réagir. Elle prévoit d’annoncer mi-juin une batterie de mesures pour lutter contre les incivilités et mieux protéger les arbitres (généralisation des caméras embarquées sur les matchs jugés risqués, des exclusions temporaires ou encore des temps morts). Dans les tuyaux notamment, une plus grande coordination avec les ministères de l’Intérieur et de la Justice. Dans nos colonnes, le président Diallo disait vouloir « la plus grande fermeté » face aux « comportements d’un autre âge ».