« Un simulacre d’ambition ». Alors qu’Emmanuel Macron a annoncé, le 5 mai dernier, que l’État allait investir 100 millions d’euros pour attirer les chercheurs étrangers, le groupe CRC Occitanie n’a pas caché son mécontentement.
Il dénonce « un projet scientifique soumis aux intérêts privés » et revendique « un grand service public national de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR), facteur de progrès social, gratuit et ouvert à tous ».
Le président vante l’excellence française à l’international, tout en sacrifiant ses fondations à l’intérieur de nos frontières. C’est aussi sous ses mandats que l’ESR a été discrédité et attaqué dans ses fondements », soulignent les élus communistes.
Avant d’ajouter : « À l’heure où le gouvernement Bayrou supprime 950 millions d’euros dans le budget de l’ESR pour 2025, 80 % des universités sont en déficit, les personnels sont épuisés, les étudiants abandonnés à Parcoursup, et les chercheurs précarisés ».
Une vision « radicalement opposée » de l’ESR
Depuis son élection à la tête des États-Unis, Donald Trump multiplie les annonces chocs : coupes budgétaires, licenciements de centaines d’employés des agences fédérales chargés des sciences du climat ou de la santé, retrait de l’OMS…
Des réductions de moyens largement dénoncées dans le monde de la recherche. En mars dernier, les scientifiques ont notamment manifesté à travers les États-Unis pour dénoncer cette politique, et des actions ont aussi été organisées ailleurs, comme en France.
Si l’annonce d’Emmanuel Macron a été saluée par le gouvernement, le groupe CRC Occitanie estime qu’« il est plus que jamais temps que la France se dote des moyens nécessaires pour développer la recherche et garantir son accès à tous ».
Le pays semble en mesure de consacrer 5 % de son PIB à la Défense et à la course aux armements, tandis que l’objectif de 3 % du PIB pour la recherche publique et l’enseignement supérieur est loin d’être atteint (2,22 % actuellement), précise le groupe CRC Occitanie.
À l’échelle régionale comme nationale, les élus communistes portent une vision « radicalement différente » de l’ESR : celle d’« un savoir public, démocratique, émancipateur et accessible à tous ».
Considérant que « la République des Sciences mérite mieux qu’un simulacre d’ambition au gré de la communication du chef de l’État », ils réclament des financements publics à la hauteur des besoins, la création de postes de titulaires et l’abandon du crédit impôt recherche.
Le groupe CRC Occitanie exige également la création d’universités et laboratoires publics sur tout le territoire, ainsi que des statuts protecteurs et une revalorisation des carrières et droits pour les personnels et les doctorants.
Outre la défense des libertés académiques, les élus communistes plaident pour la refondation de l’évaluation de l’ESR, « véritablement indépendante, constructive et accompagnatrice des équipes dans une approche améliorative sincère ».
En vue de refonder une politique de la connaissance au service de l’intérêt général, le groupe CRC Occitanie demande l’abrogation de Parcoursup, mais également un moratoire sur l’extension de l’enseignement privé lucratif, « qui accapare plus d’un quart des effectifs étudiants ».
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